Algérie

"Nous aurions pu limiter l'extension de la maladie si les éleveurs l'avaient signalée à temps"




-Quelles sont les mesures prises pour contrer la maladie 'Tout d'abord, nous avons séquestré la zone de Bir El Arch, premier foyer de la maladie, ensuite, nous avons mis en place un système d'interdiction de déplacement des animaux dans toute la wilaya de Sétif et enfin nous avons fermé les marchés de cette wilaya et des communes avoisinantes. Ces mesures ont été élargies aux autres wilayas qui ont déclaré un foyer de fièvre aphteuse. Tous les éleveurs sont appelés à maintenir leurs animaux sur place, de ne pas faire d'introduction d'animaux dans leur exploitation et de ne pas fréquenter les marchés à bestiaux. Autrement dit, éviter tout mouvement de ces animaux. Ces interdictions vont nous permettre de limiter l'extension de la maladie.-Il faudrait aussi que ces mesures soient respectées par ces éleveurs, souvent libres de leurs mouvements et peu sensibilisés?Nous faisons tout pour sensibiliser les éleveurs afin qu'ils nous déclarent un foyer de fièvre aphteuse dès son apparition pour que nous puissions intervenir. S'ils ne respectent pas les règles, le dispositif ne tiendra pas longtemps. Pour l'intérêt de tous, il faudrait qu'ils nous déclarent toute suspicion, qu'ils ne se déplacent pas, qu'ils n'achètent pas d'animaux, et qu'ils restent sur place. Cela prendra quelques jours. Nous demandons aussi aux éleveurs des wilayas de l'Ouest de ne pas acheter d'animaux des wilayas du Centre et de l'Est, car pour le moment, tout l'Ouest est sain et la maladie ne s'est pas encore propagée. Nous voulons absolument préserver cette situation à l'Ouest.-Les éleveurs des wilayas de l'Est affirment ne pas avoir reçu de vaccins à temps?Au niveau de l'Est, nous avons mené une campagne de vaccination massive. Nous venons juste de terminer. Nous avons un cheptel immunisé et donc la maladie ne devrait pas faire beaucoup de dégâts dans les wilayas de l'Est. Tous les animaux qui ont eu la fièvre aphteuse sont généralement des bêtes d'engraissement qui n'ont pas été vaccinées. Donc, les vaches et les autres animaux vaccinés ne contracteront pas la maladie. L'Algérie a vite réagi, lorsqu'elle a appris que la maladie commençait peu à peu à se propager en Tunisie. Nous avons aussitôt mis en place un programme de vaccination. La lutte contre la fièvre aphteuse n'est pas seulement la problématique des services vétérinaires. Il faut aussi l'adhésion de l'éleveur à ce programme de lutte et surtout, la collaboration des services de sécurité, car ce sont eux qui appliquent l'interdiction de déplacement du cheptel et veillent à ce que les marchés à bestiaux soient fermés. -Autrement dit, cette maladie s'est propagée à cause des mouvements frauduleux aux frontières? Selon nos premières informations, il s'agirait de maquignons venus directement avec des animaux malades de Tunisie vers Bir El Arch. C'est une introduction frauduleuse avérée. On s'attendait à la propagation de la maladie dans les régions frontalières, comme El Tarf, El Oued, Souk Ahras, Tébessa. C'est pour cette raison que nos services ont mis en place un dispositif de contrôle pour éviter la maladie dans ces wilayas. Mais les troupeaux malades se sont directement introduits à Sétif. C'est là que le rôle des gardes-frontières intervient.-Combien de temps ces mesures sont-elles valables 'Ces mesures prises seront élargies à chaque fois qu'il y a une wilaya qui déclare un foyer. Si les éleveurs font part de toute suspicion, je pense que nous avons les capacités d'éliminer cette maladie dans un délai relativement raisonnable. Mais dans le cas où on nous cache la maladie, la situation risque de se compliquer. Et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé au début, à l'apparition de cette maladie, à Bir El Arch. Les éleveurs n'ont signalé les faits qu'une semaine après que des cas de mortalité aient été enregistrés. Si nous avions eu l'information, nous aurions pu limiter l'extension uniquement à Bir El Arch. C'est ce qui explique pourquoi les quatre wilayas ont été touchées, car l'information a été dissimulée.-La contamination du bétail peut-elle influer sur le prix des bêtes 'Difficile de savoir à l'heure actuelle. Il n'y a pas encore d'influence, mais si la situation se complique, les prix, particulièrement ceux du bovin, connaîtront une baisse sur le marché. Les éleveurs doivent être conscients et sensibilisés. Nous lançons un appel ; en cas de suspicion, il faut contacter directement un vétérinaire ou de se diriger vers n'importe quelle autorité (police, gendarmerie, protection civile...). Nous allons aussi travailler sur des campagnes de sensibilisation à travers les médias lourds.




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