Algérie

«Nous attendons l'application des mesures décidées par le gouvernement» CONFERENCE REGIONALE DE L'Ugcaa SUR LE COMMERCE INFORMEL



Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a, dans le sillage d'une rencontre du genre tenue précédemment à Oran, réuni mardi à Constantine les secrétaires de wilaya relevant de l'union corporative pour l'est du pays afin de faire le point sur les mesures prises conjointement par les ministères de l'Intérieur et du Commerce et leur matérialisation sur le terrain ou sinon si celles-ci ont effectivement été suivies d'effet plus d'une année après la promulgation de la batterie de décisions prises en ce sens sans pour autant que le commerce informel ait été effectivement éradiqué.Selon les propos tenus par Salah Souilah, le secrétaire général de l'Ugcaa les mesures sus évoquées sont bien loin d'avoir connu l'application attendue. Au cours du point de presse qu'il a tenu avant le début de la conférence, celui-ci considère que «les lignes ont effectivement bougé à hauteur des plus importantes villes du pays mais il n'en demeure pas moins que certains walis trainent le pied dans l'application des mesures édictées par sa tutelle et celle du commerce. Bien entendu, nous gardons le contact et la conférence d'aujourd'hui à laquelle assistent des directeurs du commerce de l'est du pays devrait logiquement redémarrer la dynamique enclenchée à partir du mois de mars 2011.»Le SG de la l'Ugcaa reste persuadé que la résolution de ce dossier ne saurait se faire sans le respect des droits et devoirs des uns et des autres parmi les parties en présence, c'est-à-dire les jeunes qui tiennent essentiellement des étals de toutes natures confondues, érigés à même les artères de l'ensemble des villes du pays et pénalisant l'activité commerciale officiellement déclarée, détériorant le cadre de vie, attentant à la santé du citoyen par l'écoulement notamment de produits périmés ou de contrefaçon et contrariant, enfin, d'une manière générale l'ordre public, son maintien et sa préservation en plus du préjudice commis au détriment du Trésor public et de l'institution fiscale à cause de l'évasion du même nom. Pour Salah Souilah, la conférence régionale de Constantine «'à l'instar de celle qui s'est tenue dans la capitale de l'Ouest et de celle qui se tiendra prochainement pour les wilayas du centre devrait permettre de faire la synthèse des propositions émises ici et là ces dernières semaines. La résolution finale fera l'objet d'une communication aux pouvoirs publics et notre conviction est que les suites qui y seront officiellement données vont être définitives parce qu'elles auront tenu compte de paramètres cohérents puisés à partir des réalités du terrain après leur recensement loin de toute passion et encore moins de précipitation.»Soulignons enfin qu'en ce qui la concerne, la wilaya de Constantine compte 35 commerces informels qualifiés de «points noirs selon les informations révélées par la commission ad-hoc chargée de l'étude et du traitement de ce phénomène aussi bien dans la démarche que des mécanismes à mettre en place pour son éradication. Un aboutissement qui ne saurait toutefois occulter les droits des commerçants (informels) éligibles compte tenu de critères établis en ce sens».Ces «points noirs» sont répartis à travers les douze communes et un tiers le serait dans le chef-lieu de wilaya. Des espaces ont été dégagés depuis un certain temps mais n'ont pas agréé les jeunes commerces auxquels ils ont été proposés au motif de leur situation géographique par rapport au centre urbain. Ces espaces sont jugés excentrés par rapport aux centres de vie et activité habituels, ce qui d'ores et déjà à leur yeux réduirait à une portion congrue la clientèle. La raison ' L'éloignement et l'indisponibilité de moyens de transport appropriés et réguliers vers ladite destination située à plus de quatre (4) kilomètres du centre-ville, des conditions ou l'absence de conditions idoines qui rebuteraient quelle que soit sa volonté une potentielle clientèle. L'argument sécuritaire ayant été également agité.Des raisons évacuées d'un revers de main par les membres de la commission qui estiment que le plus important espace créé à cet effet à hauteur du Polygone a vu l'installation d'une section de police, d'un réseau d'alimentation en eau potable, de la mise en place de stands amovibles en plus des mesures d'accompagnement que sont l'exonération, sur deux années, de toute imposition fiscale, une période à l'issue de laquelle ces commerçants accèderont au bénéfice de l'inscription au registre du commerce.En fait si les «Points noirs» parmi les plus visibles ont été effectivement gommés par la force publique, il n'en demeure pas moins que la menace de voir des jeunes occuper de nouveau les espaces «libérés» demeure omniprésente. Depuis une dizaine d'années, les pouvoirs publics n'ont eu cesse de céder au chantage de cohortes de commerçants informels dont la particularité est de se renouveler sans arrêt. Autrement dit, ce n'est très certainement pas le type de mesures récemment prises et leur hyper médiatisation qui risquerait de boucler définitivement ce dossier. Est-il besoin de rappeler que l'Etat et ses instruments, pour peu qu'un semblant d'instabilité sociale se dessine, ont trop pris l'habitude de reculades et concessions très vite faites.Dans cet ordre d'idées et toujours pour la wilaya de Constantine, 4 milliards de centimes auraient été dégagés pour l'exercice 2011 et la même somme a été retenue pour 2012. Rien que l'aménagement des espaces du Polygone a coûté au Trésor public la bagatelle de 6 milliards de centimes.


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