Algérie

"Nous allons renouer avec la protesta"


Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, revient sur la crise qui marque le secteur de la santé, notamment à l'heure où la colère des blouses blanches se fait de plus en plus grande.L'Expression: Le secteur de la santé est actuellement en ébullition, comment décririez-vous cette situation'
Lyès Merabet: Que dire de plus si ce n'est «déplorable», le secteur de la santé vit de toute évidence aujourd'hui, ses heures les plus sombres. Encore faut-il le souligner, cette crise ne s'est pas déclarée du jour au lendemain, elle n'est que la résultante de la très mauvaise gestion qui caractérise notre secteur depuis des années, et ce, sur bien des plans. De l'autre côté, notre corporation est mal représentée dans ce secteur et cela n'est pas le fruit du hasard. Les pouvoirs publics ont de tout temps été indifférents quant aux exigences exprimées par notre corps. Et pour cause, il n'en a jamais fait une priorité, ce qui a eu pour effet de dénaturer complètement les objectifs de ce secteur. Cette confusion n'a fait que salir l'image de notre corporation. Par ailleurs, il n'est point surprenant qu'on se retrouve dans une telle situation, en sachant que ce malaise ne cesse de croître au fur et à mesure que le temps passe.
Le contexte qui marque la branche santé se caractérise aujourd'hui par les actions de protestation des médecins, si cette crise perdure, quelles seront les conséquences'
Le malaise est en effet existant et il s'étend de plus en plus. Je tiens d'ailleurs à dire que les violences dont ont fait l'objet dernièrement les médecins résidents relèvent tout simplement du scandale. Notre syndicat condamne par ailleurs fermement ce genre de traitement qui s'apparente à de la pure répression. On entend ces jours-ci que les responsables essayent de se justifier quant à ce comportement, mais j'estime qu'il faut vraiment agir sans quartier et sanctionner des gestes de cet acabit. Les grèves s'intensifient, et il y a de quoi, la colère des résidents a fini par déteindre sur le reste du personnel médical, comme les paramédicaux qui ont d'ailleurs, eux aussi, entamé hier, un débrayage. Ceci dit, nous envisageons également de renouer prochainement avec la protestation, car je le rappelle, en tant que syndicat, les autorités compétentes ont carrément rejeté une perspective qui ouvrirait la voie au dialogue. Il faut savoir qu'à notre niveau, il n'y a aucune prise en charge des préoccupations que nous avons exprimées par le passé. Nos dossiers restent à la traîne depuis plusieurs années. Toutefois, nous ne comptons pas nous taire pour autant et des actions se profilent à l'horizon.
Selon vous, quelles sont les issues qui permettraient de venir à bout de ce malaise'
A mon avis, le gouvernement devrait sérieusement penser à ouvrir la voie du dialogue qui, jusque-là, ne s'est jamais faite de manière tangible, surtout en ce qui nous concerne. Je plaide ainsi pour l'instauration d'un véritable dialogue, ainsi qu'à la satisfaction des nombreuses doléances des praticiens de la santé publique qui sont en berne depuis bien trop longtemps.
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