Algérie

«Nous allons droit vers la catastrophe écologique si les autorités ne font rien »



- Vous avez interpellé récemment le wali de Skikda sur l’exploitation de la sablière de Fil Fila, en mettant en garde sur les risques écologiques qui pèsent sur la région. Pourquoi avoir attendu tant d’années pour réagir '
En fait,  nous n’avons pas attendu tant d’années pour dénoncer la situation. En 2005, le wali avait fermé la sablière et la justice lui avait donné raison. Mais en 2008, contre toute attente, Grani Ski est revenu avec une décision du Conseil d’Etat annulant toutes les autres, c’est-à-dire celles du tribunal, de la cour et de la Cour suprême. Il ne restait qu’une année d’exploitation à l’opérateur. Nous avons été surpris de la décision de prorogation des activités de la mine d’une année prise par  l’Agence du patrimoine minier en avril dernier, en dépit de toute la contestation qu’elle a suscité au sein de la société civile. Les citoyens avaient même prévu de bloquer la route aux poids lourds en signe de protestation. Avec l’association Ecologica et l’association de protection de l’environnement de Azzaba, nous avons saisi le  premier responsable de la wilaya, l’interpellant sur les conséquences de telles activités sur l’équilibre de l’écosystème de la commune de Fil Fila. Dans cette lettre, publiée par la presse, nous nous sommes interrogés sur l’existence ou non d’étude d’impact.  
- La sablière de Fil Fila active depuis des années, pourquoi avoir attendu la prorogation de ses activités en avril dernier '
Nous avons toujours dénoncé l’exploitation anarchique du sable dans cette région. Nous passons notre temps à sensibiliser les citoyens mais aussi les enfants sur les risques de telles activités sur l’environnement et la santé de la population. Nous avons aussi ciblé les agriculteurs de la zone humide pour leur expliquer les dangers d’une surexploitation de la ressource hydrique.
Nous ne sommes qu’une petite association qui ne peut assumer, à elle seule, le rôle du citoyen. Il faut d’abord que ce dernier s’implique directement dans la gestion de sa cité et surtout sa protection, surtout qu’il y a à proximité une zone industrielle pétrolifère, mais également sur le respect des critères d’exploitation du sable. Il suffit de faire un tour pour constater de visu l’ampleur de la dégradation des routes et le danger qui guette la population riveraine des carrières de sable. Sans oublier la mine de mercure qui a été fermée il y a quelques années seulement sans pour autant être nettoyée de ses résidus encore plus nocifs que le mercure lui-même.
Nous disons qu’aujourd’hui, le constat est très négatif. Nous allons droit vers la catastrophe écologique si les autorités du pays ne prennent pas les décisions nécessaires à même d’éviter le pire.

 


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