Heureux qui comme Nourredine Sadi aura toujours vécu la tête haute, car connu et très apprécié pour son vécu sportif, mais aussi pour sa franchise légendaire et son profond attachement aux principes d'homme loyal, courageux et téméraire que lui ont légués ses aïeux, originaires d'Ihitoussène, un village des "Ihaddadene", dans la région de Bouzeguène, en haute Kabylie, ces anciens et braves forgerons du terroir qui croyaient dur comme fer aux vertus de la vie montagnarde.Puisant fortement dans la sève et l'honneur de ses origines ancestrales, Nourredine Sadi a toujours affronté le quotidien avec humilité, bravoure et rigueur dans tout ce qu'il entreprenait.
À chaque défi, face à n'importe quel obstacle et devant toute forme d'adversité, il ne courbait jamais l'échine et criait à qui voulait bien l'entendre qu'il était un véritable "miss n'Ahaddad", autrement dit un "digne fils de forgeron", robuste comme de l'acier et inflexible face à tous les combats d'homme qu'il a menés comme honorable citoyen, mais aussi comme enseignant émérite au niveau de l'ISTS ou encore technicien de football de haut niveau tant au niveau des plus grands clubs algériens et étrangers que dans les différentes sélections nationales.
Pour preuve, avec ce tempérament de battant qu'on lui a toujours connu, il aura lutté de toutes ses forces contre ce terrible virus, au CHU de Béni-Messous, avant de tirer malheureusement sa révérence en ces fêtes sacrées de l'Aïd.
La semaine dernière, des rumeurs alarmantes avaient déjà circulé quant à sa mort anticipée, mais l'on s'était réjoui du démenti de sa famille proche, car le digne fils d'Ihitoussène a continué à se battre énergiquement contre cette maudite pandémie, et s'il subsistait quelques brins d'espoir pour le voir relever le plus grand défi de sa vie, il aura fallu déchanter le premier jour de l'Aïd où la faucheuse a fini par le ravir tragiquement à sa famille, à ses proches, à ses nombreux amis et à toute la grande famille du sport algérien.
Il est vrai que Nourredine est parti trop tôt, lui qui n'avait que 71 ans et croquait la vie à pleines dents, lui qui s'adonnait régulièrement à son footing quotidien et n'avait pratiquement aucune tare médicale.
Toujours rigoureux dans ses principes et ses analyses, même dans les milieux de la presse sportive où sa vocation de consultant était très appréciée, le regretté Noureddine Sadi était aussi connu pour son sens de l'humour et ses boutades légendaires, ce qui ne faisait qu'accroître sa popularité et sa sympathie au sein des nombreux clubs qu'il a drivés, tels que la JSK, le MCA, l'USMA, le CRB, l'ESS, l'USMB, l'USMH, l'ASO, le MCEE, les deux clubs béjaouis du MOB et de la JSMB, mais aussi des clubs étrangers comme le Nadi El-Aïn des Emirats arabes unis, aux côtés de son ami de toujours Mahieddine Khalef, ou encore le Ahly de Tripoli et le CAB de Bizerte.
De plus, il fut souvent appelé au service des sélections nationales "juniors" et "seniors", notamment au cours de la glorieuse épopée de 1990 où les Fennecs avaient offert à l'Algérie sa première CAN de l'histoire sous la houlette du quatuor technique Kermali-Sadi-Fergani-Abdelouahab.
"On formait à l'époque une véritable famille, les trois défunts Kermali avec sa sagesse et son expérience, Sadi avec sa compétence de technicien avéré, Abdelouahab en tant que spécialiste des gardiens de but et moi-même en tant qu'ancien joueur et ex-capitaine de l'EN", nous disait, hier encore, le dernier survivant de ce fameux staff technique de l'EN 1990, Ali Fergani, lui aussi originaire de la région de Bouzeguène et qui n'a pas été avare en louanges sur son regretté ami et compagnon de toujours, Nourredine Sadi, inhumé hier en son village natal d'Ihitoussène, dans la stricte intimité villageoise, surtout que sa famille a appelé tous ses amis et ses admirateurs à la retenue en ces temps tragiques de pandémie.
Mohamed HAOUCHINE
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Posté Le : 22/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed HAOUCHINE
Source : www.liberte-algerie.com