Algérie

Nouria, Keltoum, Saboundji et les autres...



Nouria, Keltoum, Saboundji et les autres...
A l'aube du théâtre algérien, il était impossible aux femmes algériennes d'accéder au métier de comédienne. Les personnages féminins dans les pièces étaient nécessaires. Comme il était difficile de faire appel à des Algériennes musulmanes, des metteurs en scène comme Mahieddine Bachetarzi et Rachid Ksentini ont eu recours à des Juives, qui se sont révélées d'excellentes comédiennes, qui maîtrisaient la langue arabe et les traditions culturelles. Grâce à elles, le théâtre est devenu un spectacle attirant qui a fidélisé progressivement un fervent public. C'était l'aube de la présence féminine algérienne et peu à peu quelques filles audacieuses se sont aventurées dans cet art, bravant les interdits de la société. C'était avant l'indépendance de l'Algérie. Outre sa vocation de divertissement, les revendications politiques, le théâtre était aussi une arme de combat. Le cinéma et la télévision n'existant pas, le théâtre était le seul canal de revendications. La télévision a commencé à diffuser en 1956, il fallait également des interprètes féminins. Spontanément, des comédiennes algériennes en plus de rôles au théâtre jouaient dans des téléfilms ; de simples sketchs limités dans le temps. On citera Farida Saboundji, une talentueuse comédienne mais aussi une éclatante actrice dans des pièces télévisées. Keltoum a eu également un parcours prestigieux. Magistrale au théâtre, elle a eu une carrière fulgurante dans le cinéma et à la télévision comme Nouria, ce monument de théâtre. Ces trois personnages féminins sont les pièces maitresses du théâtre national et des figures jamais oubliées. Très régulièrement, des cérémonies d'hommages leurs sont dédiées. Elles ont tracé le chemin pour les nouvelles générations même s'il est difficile aux générations montantes de rééditer de tels parcours.Sonia, une école et un modèleSonia a eu tout de même un itinéraire fascinant. Elle est arrivée au moment où les trois stars atteignaient leur plénitude dans le ciel lumineux de notre théâtre. Avec elle, l'art féminin du théâtre a pris un tour inédit de professionnalisme. Elle a su admirablement conjuguer l'art de la comédienne à celui de l'intellectuelle. Elle a apposé son empreinte avec un niveau intellectuel élevé dans le jeu. Elle a introduit un théâtre pédagogique où le 4e art se présente sous une forme académique et son jeu dépasse largement le potentiel culturel national. Pour se hisser vers les standards du théâtre universel, Sonia est entrée par la grande porte du théâtre universel. Elle réussit dans des pièces de théâtre avec de prestigieux acteurs et émerge également dans des monologues qui ont marqué notre mémoire. Mieux, on l'a vu il y a quelques années faire revivre le rôle révolutionnaire d'un Français d'Algérie, Henri Maillot, qui a donné sa vie à notre pays. Ses tirades sublimes ont constitué un poème immortel à la gloire de ce martyr. Sonia est devenue une école. Les nouvelles générations de comédiennes s'inspirent de son parcours. C'est un modèle et un exemple, et Sonia est devenue la base et le fondement pour l'accès de nos populations féminines à une longue et prestigieuse carrière. Après avoir suivi les traces de Nouria, Keltoum, Saboundji et Sonia, les filles actuelles qui aspirent à devenir des vedettes s'imprègnent des enseignements de Sonia et s'inspirent des pages glorieuses de son itinéraire. Sonia est actuellement directrice du Théâtre régional d'Annaba et cette fonction témoigne aussi de sa réussite. Elle prouve que le théâtre peut servir d'une belle vocation pour les personnalités féminines et déboucher sur une carrière éblouissante honorant l'Algérienne.




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