Algérie

Nouria Benghebrit


Nouria Benghebrit
A la tête du département de l'éducation depuis neuf mois, Nouria Benghebrit a hérité d'un secteur aussi stratégique que mouvementé. La ministre de l'Education, dont l'intérêt pour la pédagogie ne s'est jamais démenti tout au long de sa carrière, s'est retrouvée face à des syndicats, majoritairement constitués de la gent masculine. Leur profusion n'effraye nullement la ministre au caractère bien trempé.Nawal Imès - Alger (Le Soir)C'est la seconde fois qu'une femme est nommée à la tête du secteur de l'éducation. Z'hor Ounissi y avait fait un bref passage. Nouria Benghebrit y est depuis neuf mois déjà . Une période relativement courte mais qui lui a néanmoins permis de prendre le pouls d'un secteur en prise à des soubresauts récurrents. La ministre de l'Education est d'ailleurs arrivée à la tête du secteur après un long bras de fer entre son prédécesseur et les syndicats de l'éducation. Après une gestion catastrophique du conflit, Baba Ahmed se voyait dessaisi du dossier avant de quitter le gouvernement. Benghebrit arrivait alors à la veille des examens. Elle passera le test avec succès avant de s'atteler à connaître de l'intérieur un secteur qui emploie des milliers de personnes. Issue de la recherche scientifique, s'intéressant de très près à tout ce qui touche à la pédagogie, la ministre de l'Education se rendra très vite compte que ses préoccupations de chercheur universitaire n'étaient pas toujours partagées par l'ensemble de la famille de l'éducation. à chaque fois que Benghebrit recadrait le débat, elle était convoquée sur le terrain des conflits sociaux. La ministre de l'Education prenait alors la mesure des lames de fond qui traversaient le secteur : des revendications en suspens, des enseignants revendicatifs, un personnel éternellement mécontent. Dès sa prise de fonction, elle fera part de sa disponibilité à écouter l'ensemble des catégories professionnelles. Après 500 heures de rencontres avec les syndicats, elle affirmait que la majorité des revendications étaient légitimes. Elle avouait néanmoins que toutes n'étaient pas du ressort exclusif de son département. Ce qui fera dire aux syndicalistes qu'elle était «menottée». Faux ! Rétorque la ministre qui dit plaider la cause des travailleurs de son secteur auprès du Premier ministre. Benghebrit n'était cependant pas prête à tout accepter de la part des syndicats. Dès les premiers mois, elle se montrera exaspérée par leur tendance à recourir aux grèves. Dans toutes ses sorties médiatiques, elle n'épargnera pas les syndicats. Pas question, dit-elle, sous son règne que des employés grévistes exigent d'être payés. La grève, répète-t-elle, n'est nullement un congé payé. A plusieurs reprises, elle critiquera ses prédécesseurs qui avaient habitué les syndicats à ce genre de concessions. Les formations syndicales étaient averties : elles devront faire avec le style Benghebrit qui les agace. Pas plus tard que jeudi, la ministre de l'Education affirmait, dans un entretien accordé à El Watan, que la profusion des syndicats ne l'impressionnait nullement. Les syndicats savent à quoi s'en tenir avec une ministre qui pratique la politique de la main de fer dans un gant de velours”?


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