Algérie

Nouri, la poisse et l'humour



Nouri, la poisse et l'humour
La poisse! Depuis une année, jour pour jour, le 11 septembre dernier, qu'il est à la tête du secteur de l'agriculture, Abdelwahab Nouri n'a pas eu la chance d'annoncer la moindre bonne nouvelle aux Algériens. Quand ce n'est pas la fièvre aphteuse, c'est la récolte de blé qui chute. Quand ce n'est pas la pomme de terre qui flambe, c'est l'oignon qui nous promet des larmes. On a beau chercher, rien, pas une seule nouvelle positive en provenance de ce secteur. Alors, il faut bien se pencher sur ce qu'il y a, c'est-à-dire la série de mauvaises nouvelles et voir ce qu'il y a «dedans». Pour la fièvre aphteuse, c'est le 20 avril que le premier foyer s'est déclaré à Nabeul en Tunisie. Le virus venait probablement de Libye qui était déjà touchée. On peut même dire que la Libye l'a «chopé» de l'Egypte où le virus était déjà signalé. Juste une remarque au passage. Ces trois pays ont eu le virus en même temps que «le printemps arabe». C'était juste une remarque. Fermons la parenthèse. On disait donc que Nouri ne pouvait pas ignorer les risques pour notre cheptel dès que le cas a été signalé en Tunisie. Quatre mois plus tard en effet, en juillet, nos vaches à l'est du pays commençaient à avoir les aphtes symptomatiques. Il n'y a pas de bruit tout de suite. On s'est tâté. On a réfléchi. Pendant ce temps-là, le virus s'est lancé dans un périple qui devait lui faire «visiter» le pays d'Est en Ouest. C'était, il faut le rappeler, le mois de Ramadhan. L'indolence peut expliquer beaucoup de choses. Au mois d'août, les choses se gâtent. Impossible de continuer à se servir du tamis, le soleil tape très fort. On s'agite et on se plaint de la rareté du vaccin dans les laboratoires étrangers et de la forte demande qui s'exprime. Nouri s'énerve et accuse (il a été magistrat) les éleveurs, les contrebandiers,...Il leur promet les foudres de la République. Répondant à une demande de la FAO et de l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), l'Union européenne envoie plus d'un million de doses de vaccins réparties entre l'Algérie et la Tunisie. Dans le même temps, elle interdit aux passagers européens de revenir avec des produits alimentaires de ces deux pays. C'est ainsi qu'on a pu vacciner 750.000 bovins. Ce n'est pas la faute à Nouri. Pour le blé, c'est pire. De 61 millions de quintaux en 2009, la récolte de cette année n'a été que de 34 millions de quintaux. La cause' La pluie! C'est Nouri qui le dit. Pas de raison de ne pas le croire. Toujours est-il que la poisse continue. La pomme de terre' En dépit d'une très bonne récolte, le stockage nous a joué des tours. Soit, il a été mal fait (température, ventilation, etc), soit les chambres froides ont manqué. Ce qui explique sa rareté et la flambée du prix du tubercule ces derniers temps. Vous voyez, Nouri n'y est pour rien. C'est la poisse! A la dernière conférence de l'Ugca, dimanche dernier, le représentant des mandataires a annoncé, pour les mêmes raisons que la pomme de terre, une pénurie d'oignons pour le mois de janvier. Ce qui laisse une marge à la poisse et à d'autres mauvaises nouvelles du secteur d'ici à là. Il en faut plus pour «démonter» Nouri. Imperturbable, il fait même de l'humour. Jeudi dernier, il était en visite à Boumerdès. Et savez-vous ce qu'il a dit aux agriculteurs' On vous le donne en mille! Il leur a dit de se préparer à exporter leurs produits. Même s'il ne pensait ni au blé, ni à la pomme de terre, ni aux oignons, ni même à la viande bovine, il faut tout de même lui reconnaître le courage de la bonne humeur devant les catastrophes. Ceci pour l'agriculture. Quant au développement rural dont il a aussi la charge, il n'y a ni bonne ni mauvaise nouvelle. «Pas de nouvelles, bonnes nouvelles!». C'est irrationnel comme citation. Comme c'est irrationnel d'avancer qu'il est arrivé un 11 septembre pour expliquer la poisse!




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