Depuis quelques années, l'Algérie voit ses terres cultivables se réduire sous la pression urbaine. Selon les chiffres officiels, le pays aurait perdu, depuis l'Indépendance, un peu plus de 150 000 hectares de terres ayant été détournées de leur vocation agricole. De la bonne terre fertile sur laquelle on érige des immeubles et des bâtisses. Même la plaine de la Mitidja n'y échappe pas puisqu'elle est sérieusement menacée par l'avancée du béton. Un gâchis que le ministre de l'Agriculture va jusqu'à qualifier de crime.Ainsi, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a appelé, avant-hier à Blida, à l'intensification des efforts en vue de la préservation des terres agricoles, qui sont "agressées par le béton et dévoyées de leur vocation par leur transformation en chantiers de construction"."La préservation des terres agricoles de l'envahissement du béton ne relève pas du seul ressort du ministère de l'Agriculture, mais de la responsabilité de toutes les institutions de l'Etat", a-t-il souligné dans une déclaration, en marge d'une visite de travail dans la wilaya."Il est impossible d'assister à ces crimes contre des terres agricoles et leur transformation en chantiers de construction, sans la prise d'aucune mesure", a-t-il ajouté, avant de lancer un appel à tous les responsables concernés, afin de "contribuer à la protection de cette richesse, que nous nous devons de préserver pour garantir l'avenir des générations futures"."En dépit de sa vocation agricole par excellence, la plaine de la Mitidja est menacée par l'avancée du béton", a averti à son tour, le directeur de la réglementation foncière et de la protection des domaines, au ministère de l'Agriculture, Ahmed Ani Abdelmalek, dans une déclaration à l'APS, dans laquelle il a estimé qu'il est "temps de mettre un terme aux constructions, en son sein, tant par les opérateurs privés que publics". S'exprimant sur les terres agricoles laissées en jachère au niveau de la plaine de la Mitidja, M. Nouri a fait part de la nécessité de les inventorier. "Laisser des terres agricoles aussi fertiles que celles de la Mitidja en jachère, n'honore pas leurs auteurs", a-t-il signifié.D'autre part, le ministre a fait cas de la remise, à ce jour, de 179.000 actes de concession de terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat, à leurs bénéficiaires, à l'échelle nationale, sur un total de 219.000 demandes, soulignant que les 20% restants seront traités "avant fin juin prochain".Durant cette visite, M .Nouri a procédé à l'inauguration de deux sièges de brigades forestières à Bougara et Ain Romana, avant la visite d'une exploitation agricole de production de fruits et de plants d'arbres fruitiers, à Beni Tamou, ainsi qu'un complexe agroalimentaire.Le ministre a exprimé son admiration à l'égard des techniques modernes utilisées au niveau de cette exploitation agricole, estimant que l'avenir du pays réside dans le développement de la production agricole, ainsi que dans l'investissement dans le domaine de la transformation alimentaire, qui doit être soutenue par un partenariat entre les secteurs agricoles public et privé.
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Posté Le : 19/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lamia Boufassa
Source : www.lemaghrebdz.com