Algérie

Noureddine Naït Mazi : «Il faut aimer son pays et défendre la justice sociale» Hommage au doyen de la presse algérienne



Des patrons de presse et de nombreux journalistes ont assisté hier au vibrant hommage rendu, au centre de presse d'El Moudjahid, au doyen de la presse algérienne, Noureddine Naït Mazi, ancien directeur du quotidien El Moudjahid. A cette occasion, un documentaire intitulé le «Moudjahid de la plume», réalisé par le journaliste Salim Aggar, a été projeté.
Ce documentaire qui a rassemblé les témoignages des journalistes et des professionnels qui l'ont connu, notamment Ali Habib, Ahmed Halil et l'ex-ministre de l'Information et de la Communication, Nacer Mehal' a retracé le parcours de ce prestigieux représentant de la presse nationale.
«L'idée du documentaire est venue en marge de la 16e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), lors d'un hommage qui lui a été rendu», a indiqué Salim Aggar, qui ajoute que «l'idée principale de cette réalisation revient à Ahmed Fattani, ancien journaliste du quotidien El Moudjahid, qui m'a beaucoup encouragé pour ce travail».
Une élégante personnalité, un bel homme, une prodigieuse plume journalistique né le 18 janvier 1935 en France, Noureddine Naït Mazi, est fils d'un fellah émigré kabyle, issu d'une famille nombreuse. Militant dès l'âge de 16 ans, Naït Mazi a connu la prison avant de se refugier en République fédérale d'Allemagne (RFA). Après l'indépendance de l'Algérie, il rentre au pays, où il débute sa carrière au quotidien Le Peuple, dont il devient rédacteur en chef deux années après (1964). Il occupa la même fonction au sein du quotidien El Moudjahid.
Par la suite, en 1971, il est nommé directeur général de l'entreprise par feu le président Houari Boumediène. Au début des années 1980, Noureddine Naït Mazi fait un break de trois années, durant lesquelles il occupa le poste de conseiller au ministère de l'Information, avant de reprendre à El Moudjahid qu'il quittera définitivement en 1990, où il fait valoir ses droits à la retraite. Entre 1998 et 2001,
il est consultant en communication du président du Conseil de la Nation. Depuis cette date, il vit à Alger, retiré de toutes ses activités professionnelles. Après la projection du documentaire, de nombreux témoignages on été tenus par ses anciens stagiaires, confrères et professionnels de la presse.
De chaleureuses retrouvailles
Avec émotion, Naâma Abbas, directrice du quotidien El Moudjahid, a déclaré que c'est «un honneur pour moi, l'ensemble du personnel du journal et du monde de la presse d'accueillir et de rendre cet hommage à une telle personnalité, au pionnier Naït Mazi, exemple et référence pour les journalistes et précisément une école de la presse nationale, qui m'a beaucoup encouragée lors de ma nomination en tant que première femme à la tête de ce journal».
«C'est un hommage mérité, on a tant travaillé avec le professionnel Naït Mazi, c'est lui qui nous a appris le métier de journaliste. 50 ans plus tard,
il est temps et nécessaire de lui rendre hommage. «Naït-Mazi est une figure tutélaire du journalisme algérien, car il a beaucoup donné pour ce pays, il a formé de nombreux journalistes, parmi eux, ceux qui sont actuellement à la tête de la presse nationale», a révélé Ahmed Fatani, ancien journaliste d'El Moudjahid et actuellement DG du quotidien L'Expression, précisant :
«C'est une personne incontournable dans l'histoire de la presse post-Indépendance». M. Fatani estime que cet hommage est une première initiative, espérant qu'elle sera suivie par d'autres, pour d'autres personnalités de cette profession». Pour sa part, le journaliste Boukhalfa Amazit a indiqué qu'«en 1969, j'ai commencé avec lui comme pigiste à la culturelle, c'était un excellent journaliste. Il est arrivé à être le pionnier où qu'il se trouvait. Il a servi énormément la presse algérienne.
C'est l'un des plus fidèles du métier d'ailleurs, s'estimant comme un grand serviteur de l'Etat et de la presse algérienne», a-t-il souligné.
L'hommage qui lui a été rendu est plus qu'une simple rencontre, c'est la reconnaissance du monde de la presse à un homme qui a marqué plusieurs générations.
Emu par cette initiative, Noureddine Naït Mazi déclarera : «Je trouve que c'est formidable parce que d'abord ça m'a permis de rencontrer des personnes que je n'ai pas vu depuis de longues années, avec qui j'ai travaillé pendant 20 ans, ce qui fait que nous avons passé beaucoup plus de temps ensemble qu'avec nos propres enfants.» Je souhaite que ça devienne une tradition et qu'on honore d'autres personnalités qui sont oubliées aujourd'hui et qui le méritent». En marge de la cérémonie, il adressera un message aux jeunes journalistes, leur demandant d'être «d'abord professionnels, et ne jamais cesser d'apprendre.
Il faut toujours essayer de s'accrocher et avoir une ligne de conduite et être comme je l'ai été, moi, patriote et défenseur de la justice sociale». À la fin de cette cérémonie, un bouquet de fleurs et un burnous ont été offerts par la directrice d'El Moudjahid à cette grande figure du journalisme algérien.


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