Noureddine Moussa dément… ses déclarations 24h après

«L’AADL ne sera en aucun cas dissoute !» L’AADL semble un «sujet» très sensible et très délicat pour qu’un responsable se permette d’annoncer son enterrement: le ministre de l’Habitat, la tutelle de l’agence, l’a vérifié à ses dépens en 24 heures. Après avoir annoncé, quasi catégoriquement, la fin de mission imminente de l’Agence d’amélioration du logement (AADL), sur les ondes de la radio nationale, Chaîne I, Noureddine Moussa vient de se rétracter aussi péremptoirement. Les journaux ayant rapporté les déclarations radiophoniques du ministre ont été rendus destinataires d’un communiqué dans lequel le ministre apporte un démenti à ses propos de la veille. «L’AADL ne sera en aucun cas dissoute!»Â a-t-il assuré et rassuré. Ce qui constitue un changement spectaculaire de la position du ministre en vingt-quatre heures puisqu’il avait prononcé presque une oraison funèbre de cette agence sur laquelle sont placés les espoirs de beaucoup d’Algériens. Difficile d’expliquer, en effet, ce revirement du ministre sur une décision qu’il est censé détenir. Il est également difficile de croire que tous les journalistes ayant rapporté ses propos aient été à ce point sourds pour avoir déformé ses déclarations. Moussa a, en effet, signifié que «la formule de location-vente ne sera pas reconduite» et que «l’AADL pourrait être remplacée par une autre agence qui bénéficierait d’autres attributions». «Il n’y aura pas à l’avenir un programme de logements sous la formule location-vente qui a eu un grand succès», avait-il déclaré dans l’émission Tahaoulat, avant d’ajouter que «le Président n’a pas ordonné la relance des programmes AADL après la fin du programme en cours». Ce qui signifiait clairement que les jours de l’agence étaient bel et bien comptés d’après son argumentaire. Mais qu’il prenne tout son monde à contre-pied en soutenant exactement le contraire, à savoir que l’agence ne va pas disparaître, bien au contraire! Cela ne peut que laisser perplexes les observateurs, surtout qu’il s’agit d’un ministre censé maîtriser son secteur et dont il est théoriquement le Premier responsable. Et ce démenti vient assurément prouver que le sort de l’AADL est loin d’être entre les mains de Noureddine Moussa, pourtant ministre de l’Habitat. Il faut rappeler que l’actuel directeur général de l’agence, Mohamed Khebache, a, quant à lui, exclu totalement la fin de mission de l’AADL. Dans un entretien accordé à un confrère la semaine dernière, il a même annoncé la participation de son agence dans les projets de villes nouvelles, coupant ainsi court aux spéculations. Le ministre, lui, s’est empressé de le contredire en annonçant la dissolution prochaine de l’AADL par le canal de la Chaîne I. Et voilà que c’est Noureddine Moussa lui-même qui dément sa propre déclaration sans aucune forme d’explication. Ceci, alors qu’il avait justifié, entre autres, la liquidation de l’AADL par le fait que les pouvoirs publics ont confié le quota de 65.000 logements de location-vente à la «Cnep-immo». Pourquoi le ministre de l’Habitat a-t-il été amené à démentir ses propres dires? A moins qu’il ait reçu une instruction en «haut lieu» comme il est souvent question quand un responsable s’aventure à jouer le vrai «chef». Et c’est d’autant plus vrai s’agissant de l’AADL, une agence populaire et peut-être politique aussi…   Amine Makri