Algérie

Noureddine copyright



L?Algérie entrera à l?OMC avant la fin de l?année. Cette promesse de dirigeant - du ministre du Commerce Noureddine Boukrouh en l?occurrence - montre qu?au moins, au niveau de l?intention, l?Algérie voit grand, pense moderne et se rêve chaque nuit amarrée au train du monde qui avance. D?ailleurs, il n?y a pas que l?OMC. L?Algérie veut entrer partout là où il y a des gens. Elle veut adhérer à l?OTAN, se faufiler dans l?espace francophone, se glisser dans le partenariat euro-méditerranéen, devenir le fer de lance de la Ligue arabe, le pivot du Maghreb, le leader de l?OUA et le pays le plus docile de la face sud. Peut-on pour autant faire confiance à Noureddine Boukrouh, connaissant toutes les promesses de dirigeants non tenues ? Assurément non, pas plus qu?à ceux qui ont promis des logements AADL, des millions d?emplois, une vie meilleure, de l?eau tous les jours et des élections libres. Pourtant, la question n?est peut-être pas là. Les 30 millions d?Algériens, puisque c?est d?eux dont il s?agit, veulent-ils entrer à l?OMC, sachant qu?ils sont les premiers flibustiers de leur région, achètent CD, jeux, films et démos pirates au mépris des lois sur la propriété intellectuelle, loi fondamentale pour l?adhésion à l?OMC ? Assurément non. Il serait plus juste qu?après avoir été pillée par les puissances coloniales pendant des siècles, l?Algérie puisse disposer d?un moratoire de 50 ans pour se venger de l?histoire, c?est-à-dire bénéficier d?un demi-siècle de tolérance pendant lequel elle pourrait continuer à pirater tout ce qui est piratable sans être inquiétée. Est-ce négociable ? Non. Ce qu?a négocié Noureddine Boukrouh est tout le contraire : le piratage sera éradiqué. Et là où la déréglementation devient intéressante, il a demandé que le secteur audiovisuel algérien ne soit pas ouvert à la concurrence. Quelle généreuse vision pour son peuple !


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