« La situation reste très critique » Depuis plus de cinq ans à la tête de l?association, membre du conseil national de l?UGCA, Noureddine Boutheldja a été sollicité pour expliciter à nos lecteurs la grogne sourde qui couve dans les esprits à propos d?une corporation forte, aujourd?hui, de 3 000 taxis dans la région mais aussi pour nous parler de l?état des lieux et des perspectives à entrouvrir. On a l?impression aujourd?hui que rien de concret n?a été réalisé sur le terrain pour valoir à votre corporation le respect et aux usagers du taxi de retrouver en vous une certaine confiance ? Je ne vous apprends rien en vous disant que la situation reste très critique à l?échelle nationale. Nos propositions, dont celles de nombreux syndicats, aux responsables n?ont pas trouvé de réponses concrètes car l?aberration qui consiste à perpétuer la licence d?exploitation au détriment de notre inscription au registre de commerce et, partant, pour payer nos impôts et faire prévaloir certains de nos droits sociaux, semble s?exacerber avec le phénomène de ce que j?appelle les « faux taxi » et non pas des clandestins comme vous dites parfois. De faux taxis dont il existe, retenez bien ce chiffre, près de deux cent dans le seul chef-lieu de wilaya. Ces derniers, certainement favorisés par un laxisme ambiant, ont été jusqu?à poser des enseignes sur leurs véhicules et circulent même avec de faux numéros. Les services de sécurité ont été interpellés mais que voulez vous, on ne va pas faire dans la chasse aux sorcières dans un Etat de droit. Comment arrivez vous à travailler dans ces conditions ? Au delà de l?absence d?un statut clair régissant l?activité, nous continuerons à travailler d?une manière paradoxale dans un pays qui avance, il est vrai, démocratiquement et qui connaît même au plan du développement une extraordinaire mue, mais dont la gestion de notre dossier semble toujours sous-tendue par la politique. Les usagers de ce mode de transport vous reprochent aussi l?absence d?uniforme, de taximètre et même d?imposer un certain diktat dans les prix et dans le choix de certaines lignes à desservir. Pour s?astreindre à l?uniforme, à la pose de taximètre et autre, il faudrait d?abord qu?on soit organisés, alors que nous continuons à « bosser » sans statut, dans un environnement qui ne pousse pas à l?optimisme. Pour les taximètres, je vous informe qu?ils n?existent même pas sur le marché. Et pourquoi rechignez vous parfois à prendre d?autres clients lors d?une même course comme cela se fait ailleurs ? C?est théoriquement illégal car bien des situations cocasses sont nées de la sorte. D?ailleurs, et en dépit des problèmes que nous connaissons, Tiaret est l?une des quelques wilayas où l?on respecte la tarification collégialement décidée. Pour conclure, l?Etat à travers certaines de ses institutions devraient sérieusement se pencher sur le devenir d?une corporation, en adoptant vite un statut et faire bénéficier les taxis de facilités bancaires pour le renouvellement du parc, la création d?un service décentralisé pour s?occuper réellement du devenir de cette entité et songer à la plus-value qu?aurait dû générer l?intégration de la corporation.
Posté Le : 10/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Khalid
Source : www.elwatan.com