Algérie

«Notre système bancaire empêche l'exportation»



Après le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, qui affirmait que l'économie nationale nécessite la création d'un à deux millions de nouvelles entreprises en 2021 pour soutenir le développement économique du pays, c'est une autre voix qui est venue plaider la cause de la PME-PMI.« Rien ne peut se faire sans une industrie forte et intégrée », presque une lapalissade a été ressassée hier mercredi encore par l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Adel Bensaci, le président du Conseil consultatif pour la promotion des PME-PMI (CNCPME). Si l'on compte développer l'industrie algérienne, il va falloir commencer par se structurer par secteurs : automobile, pétrole et gaz et d'autres gros pourvoyeurs d'emplois dans le domaine de la sous-traitance, plaide Adel Bensaci qui ne focalise pas sur des chiffres « froids », tel un ou deux millions d'entreprises à créer, mais plutôt des entreprises créatrices de richesses. L'objectif est de préserver les PME et l'emploi qui existent d'abord, puis on pourra parler de création, préconise l'invité de la Chaîne 3. « On est à la croisée des chemins, des entreprises existent. Cela fait des années qu'on a commencé dans la sous-traitance », a-t-il insisté pour ensuite prendre en exemple le secteur de l'automobile qui, de son avis, doit repartir carrément du néant. « Le véritable enjeu dans l'industrie automobile, si on doit parler de son implantation en Algérie et de son intégration, c'est la valeur ajoutée et la balance des paiements », explique-t-il, en précisant qu'avant de parler de taux d'intégration, il faut comprendre que celui-ci est induit par la balance des paiements. Pour ce qui a été accompli jusque-là, Adel Bensaci juge qu'« il y a du bon et du moins bon ».
Le décret sur la sous-traitance, publié il y a quelques semaines est ainsi considéré « très positif puisqu'il répond aux attentes des sous-traitants (...) au lieu de parler de zones avec des avantages bien déterminés, les sous-traitants désormais où qu'ils soient bénéficient d'avantages pour peu qu'ils justifient leur activité de sous-traitance avec tel ou tel constructeur ou donneur d'ordre. Ils bénéficient par exemple du non-paiement des droits de douane ou de TVA pour tout ce qui est des intrants. Là, en quelque sorte, on a créé la zone franche Algérie en avantageant, non seulement les sous-traitants mais aussi les constructeurs qui vont bénéficier indirectement des avantages accordés aux sous-traitants ». Quant à l'appui aux PME existantes, on en est encore aux balbutiements et ce, en attendant par exemple la réforme du secteur bancaire. « Si on veut créer des entreprises, il faut créer une activité industrielle pérenne. Pour l'exemple de l'automobile, c'est un secteur fortement concurrentiel entre Etats, c'est-à-dire que ces derniers donnent des avantages comparatifs pour essayer d'attirer les investisseurs, telle par exemple la création de zones franches comme le font nos voisins, sauf que ceux-ci n'ont pas le marché alors que nous en Algérie, nous avons un marché et un positionnement géographique enviable », considère le président du Conseil consultatif pour la promotion des PME-PMI. Mais comme d'autres avant lui et depuis plusieurs années maintenant, il revient sur la nécessité d'une réforme bancaire, le système en vigueur « empêche nos entreprises d'aller vers l'export » alors que, pour encore évoquer nos voisins, ceux-ci ont ouvert des succursales de leurs banques dans d'autres pays, d'Afrique notamment.
En fait, il n'y a pas que l'automobile, tous les secteurs peuvent être ouverts à la sous-traitance, à l'instar du gaz et du pétrole, d'autant que nous avons des entreprises, Sonatrach et Sonelgaz pour ne pas les nommer, qui assurent une chaîne de valeur de l'amont à l'aval et qui peuvent servir de locomotive pour le développement de la sous-traitance en Algérie.
Ceci pour dire, selon le raisonnement du président du CNCPME, que de grandes opportunités existent pour permettre l'intégration et que ça décolle enfin en Algérie.
Azedine Maktour


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