Sans aucun doute, vingt
ans après la création des premiers réseaux sans fil, la téléphonie mobile
amorce un autre virage de son histoire. L'appareil téléphonique est en train de
devenir un terminal Internet mobile. Le haut débit mobile a simplifié la
fonction téléphone pour devenir presque un accessoire. En Algérie, jusqu'à
aujourd'hui, le téléphone mobile a remplacé un réseau filaire dépourvu de services.
L'enjeu des trois opérateurs mobiles était très simple : proposer de meilleures
offres commerciales pour capter le plus grand nombre d'abonnés et surtout, profiter
de l'absence de la portabilité du numéro afin de commercialiser un nombre
important de carte SIM. Cette stratégie a fait exploser la croissance dans ce
secteur. Malheureusement, celle-ci ne donne pas d'idées de «marché hors voix»
aux trois opérateurs. Elle est portée uniquement par le nombre d'abonnés. En
effet, selon les derniers chiffres de l'Autorité de Régulation de la Poste et des
Télécommunications (ARPT), l'Algérie compte 35,2 millions d'abonnés à fin 2011.
En clair, 95% de la population a activé des cartes SIM soit en se rendant dans
les boutiques des distributeurs ou en téléphonant aux centres d'appels mais pas
par Internet. Un véritable exploit ! Cependant, l'absence des chiffres
officiels sur les revenus générés par la téléphonie mobile nous mène à se poser
des questions sur l'avenir de ce type de marché. De quelle manière nos trois
opérateurs vont-ils entrer sur le marché des contenus mobiles, pour diversifier
leurs sources de revenus ? Comment vont-ils profiter de l'explosion annoncée du
marché des smartphones en l'absence de la 3G et de la
4G ? Et si, dans l'avenir, les Algériens vont passer moins de temps à parler au
téléphone malgré les offres de la gratuité ! Cela va engendrer alors une baisse
des revenus voix et même si la croissance des revenus données tirés en majorité
des SMS va compenser partiellement cette baisse. Elle restera insuffisante. La
suspension du lancement de la 3G va compliquer les choses. Néanmoins, les
réformes attendues dans le secteur de la monétique vont permettre aux
opérateurs de proposer, sans le recours à la 3G, des services de banques
totalement dématérialisés. Service de transfert, de dépôt, de retrait, mais
aussi de règlement des factures d'électricité ou de téléphone; autant
d'alternatives qui permettraient de «connecter» une population, partiellement
bancarisée, à un système bancaire aujourd'hui encore très distant. Le portable
pourra enfin se différencier d'un téléphone fixe. Ce qu'il est encore
aujourd'hui en matière de services.
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Posté Le : 08/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farid Farah
Source : www.lequotidien-oran.com