Le passage de
l'informatique vers le 21ème siècle a été suivi par les décideurs algériens avec
une grande attention et surtout un soupir de soulagement: les ordinateurs de
l'administration ont effet accepté l'existence des années 2000 et le fameux bug
de l'an 2000 ne s'est jamais matérialisé. Dans le premier dixième de ce siècle,
la face de la société algérienne a été métamorphosée par une multitude de
nouvelles avancées technologiques. Il y a douze ans, personne n'envoyait de SMS
pour souhaiter les vÅ“ux de l'Aïd. On faisait beaucoup d'effort budgétaire pour
récolter les photos de mariage, on ne regardait pas nos dvds sur l'écran
«plasma» ou «LCD». «Youtube» et «Facebook» n'existaient pas, et, faute de
«Google Earth», on dépliait une carte pour connaître la route de la Tunisie.
Aujourd'hui, la photographie numérique a tué la pellicule et les millions de
pixels sont abordables pour tout le monde. Plus besoin de se téléphoner, un SMS
fera l'affaire, chacun parmi nous peut partager ses vidéos sur Youtube. Qui se
souvient de l'époque des billets d'avion en papier et des craintes devant
l'idée de se faire identifier en ligne? De la peur entourant les consultations
de son compte CCP sur Internet? Les craintes sur la fraude n'ont pas disparu,
mais Internet a modifié notre quotidien. En effet, entre 2000 et 2010, le
gouvernement a pris connaissance de l'importance de la généralisation de
l'utilisation des nouvelles technologies dans la gestion du pays. Cependant,
cette généralisation se heurte à l'absence prolongée du haut débit mobile. En
2000, la plupart des internautes utilisaient leur ligne téléphonique fixe pour
accéder à Internet, une expérience qui exigeait une certaine patience. Cette
époque est malheureusement toujours d'actualité, le renvoi de l'attribution des
licences 3G aux calendes grecques ne fera que consolider la régression de
l'Internet en Algérie. Nos internautes ne pourront plus supporter les heures
qu'ils mettent pour regarder ou télécharger des fichiers vidéo. Ailleurs,
télécharger une grosse pièce ne prend que quelques secondes. Dopé par le succès
grandissant des smartphones, l'Internet mobile ultra-rapide devrait supplanter
l'ADSL d'ici quelques années, selon un rapport de plus de 400 pages publié par
l'analyste américaine de Morgan Stanley, Mary Meeker. Cette dernière indique
qu'aujourd'hui, 6 milliards de personnes utilisent un mobile, contre 2
milliards d'utilisateurs de PC. La croissance du trafic de l'Internet mobile
serait selon elle bien plus rapide que la croissance de l'Internet fixe à ses
débuts. L'Algérie ne peut plus se permettre la «pénurie» de réseaux mobiles 3G
ou 4G capables de délivrer une bonne bande passante et de dynamiser le marché
des téléphones intelligents. Contrairement aux lignes téléphoniques fixes, la
téléphonie mobile ne fera qu'individualiser les internautes via leurs cartes
SIM. Ce qui la placera en meilleure position que la téléphonie fixe en matière
de sécurité.
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Posté Le : 04/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farid Farah
Source : www.lequotidien-oran.com