Le feuilleton Djezzy finira bien par prendre fin autour d'une table des
négociations et d'un chèque certifié de l'Etat algérien. On n'est pas encore là
mais on finira par y arriver d'une manière ou d'une autre. Mais déjà, avec
l'annonce que l'Etat algérien va prendre une participation majoritaire à 51%, les
lectures sont différentes. Pour les uns, l'Etat n'a pas changé d'attitude et
met en application ce qu'il a annoncé. Pour d'autres, en négociant directement
avec VimpelCom, propriétaire par acquisition d'Orascom Telecom de Naguib Sawiris, on est déjà sorti
de l'exercice du fameux droit de préemption. Celui qui a été mis en place après
qu'un autre Sawiris eut vendu toutes ses cimenteries,
y compris les deux qu'ils possédaient en Algérie, au groupe Lafarge. Le débat
risque d'être encore plus intéressant en termes d'évaluation de l'action des
pouvoirs publics quand on connaîtra le montant du chèque qui sera déboursé à Vimpelcom en contrepartie des 51%. Et le groupe russo-norvégien
annonce la couleur : il ne vendra que s'il a un «prix acceptable» et si
d'autres «conditions» seront satisfaites. Aucune indication sur ces «autres
conditions» mais comme Sawiris s'est
longtemps plaint des misères qui lui auraient été faites par le fisc et la Banque d'Algérie (interdiction
des transferts de dividendes), on devine, on devine… Bref, une fin de
feuilleton en forme de «happy end» serait donc un
chèque, l'Etat algérien actionnaire majoritaire et Vimpelcom
au management. Il pourrait y avoir un autre feuilleton Djezzy,
deuxième saison, si l'Etat décidait de mettre en vente ses 51% en bourse pour
les nationaux… Ce sera cependant un autre film et les actionnaires intéressés
ne seront pas très nombreux. Pour le plus grand nombre des Algériens aucun
feuilleton ne pourra avoir la durée absurde de la crise du logement. Et quand
un bâtisseur de logements comme Brahim Hasnaoui
déclare qu'il est possible de clore ce feuilleton de cauchemar et sans fin de
la crise du logement, nous prêtons tous l'oreille. Avec attention, on
décortique l'argumentaire. On découvre qu'il semble aussi solide que du béton. Et
l'on est fasciné de voir que cela est faisable. Et l'on est encore plus étonné
de constater que cela ne se fait pas. A croire qu'on aime en Algérie faire
durer le mauvais feuilleton du logement, celui qui explique à lui seul, bien
des problèmes et des malheurs ; et notamment ce sentiment général de mal-être qui
se transmet d'une génération à l'autre. De la génération qui s'est logée trop
tard pour en jouir pleinement à celle qui n'en finit pas d'attendre de regarder,
à son tour, passer la vie. Vivement la fin des feuilletons.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com