Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Du «gaz shale» et des tuyaux bidon


U n gros tuyau (ou gazoduc) n'est pas nécessairement un bon tuyau du point de vue de la prospective économique. C'est la conclusion que l'on peut tirer de l'entretien de cette semaine avec l'ancien patron et fondateur de la Neal (New Energy Algeria), Tewfik Hasni. Sur le site de ladite compagnie, on lit que le «leitmotiv de New Energy Algeria Spa (NEAL) est que «la meilleure façon de prévoir l'avenir est de l'inventer». Or, il semble bien que dans le domaine vital pour l'Algérie de l'énergie, l'avenir ne brille pas par sa lisibilité. C'est bien sûr un débat de spécialistes. Mais encore faut-il qu'il soit mené. Par exemple, l'investissement dans le gaz de schiste - le «Shale Gas», disent les British, alors que les écolos suppriment le «h» pour ne garder que «Sale gas» - est-il une bonne option alors qu'il rencontre, en Europe, de fortes résistances ? L'Europe – ce n'est pas nouveau – pourrait s'accommoder fort bien de voir se développer ailleurs, chez nous, une industrie bloquée chez elle par la mobilisation de la société civile. Il sera intéressant de voir dans quelle direction ira le partenariat énergétique entre l'Algérie et un voisin européen qui traverse de grosses difficultés. Entre le souci de la sécurité de l'Europe et le souci de ne pas investir à perte pour l'Algérie, il y a des ajustements à faire et des ententes à réaliser. Et des options à prendre. Investir dans le gaz de schiste ne risque-t-il pas de détourner l'attention de l'effort à faire dans le renouvelable ? Quel sera l'impact de la crise actuelle sur le marché de l'énergie ? Il ne manque pas de questions autour de l'énergie qui continue, hélas diront ceux qui n'en finissent pas d'espérer une diversification, d'être l'essentiel de l'économie. Dans une Algérie où les institutions officielles sont aphones, des spécialistes et des experts entretiennent, à travers leurs interventions dans les journaux, un débat minimal. Ils fournissent, dans leur diversité, des éléments de réflexion sur l'avenir. Quitte à le faire avec une courtoisie remarquable. Comme le fait Tewfik Hasni en disant que «l'intérêt de développer encore les réseaux gaziers devient incompréhensible, sachant que les besoins seront plus électriques et que les énergies fossiles comme le gaz vont atteindre une limite prochaine». Décodé en plus net, cela veut dire par exemple qu'investir dans le gazoduc Galsi n'a aucun intérêt économique. Hasni nous fournit donc un grand tuyau : les gros tuyaux, c'est du bidon. Cela mérite la lecture. Et le débat.


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