Les deux tronçons
«chinois» de l'autoroute Est-Ouest sont terminés et
font déjà le bonheur des automobilistes. Il ne resterait plus que 0,05% à réaliser.
Ce sera sans doute l'ouverture des tunnels de Bouzegza
qui promet d'être un évènement qualitatif. Dans cette période de reste à
réaliser marginal, le patron du Consortium Citic-Crcc
fait, pour notre supplément économique, le bilan d'une réalisation de grande
envergure. Qui a fait surtout parler d'elle sur le mode scandaleux, au grand
dépit des Chinois. L'affaire est actuellement entre les mains de la justice et
il ne faut donc pas préjuger. Cela n'empêche pas d'écouter. «Allez chercher la
science, même en Chine» dit un hadith du prophète. Les distances étant abolies,
le «même» n'est plus de mise. Il faut aller cherchez
la science et le savoir en Chine aussi. Surtout si cette Chine qui monte - et
hésite à assumer un leadership que son poids économique ascendant lui permet –
vient, chez nous, à travers ses entreprises. Les Chinois qui ont réalisé la
partie Centre et Ouest de l'autoroute Est-Ouest
conservent une retenue très disciplinée. Ils sont outrés néanmoins que leur
grande réalisation en Algérie soit abordée sous l'angle de la suspicion alors
que les algériens profitent déjà de ses commodités. Ils n'aiment pas non plus
les «amalgames» qui leur imputent des retards à l'Est qui ne sont pas de leurs
ressorts. Mais, disons-le, le consortium Citic-Crcc a
tort de reprocher à la presse algérienne de s'intéresser aux zones d'ombre qui
entourent la réalisation de l'autoroute Est-Ouest ; à
plus forte raison quand une procédure judiciaire est engagée. Mais il est de
son droit de prétendre, ainsi que le dit le patron du consortium, Monsieur Wang Jiangsheng, bénéficier de la
présomption d'innocence. L'autoroute Est-Ouest, cela
est indéniable, n'est pas réductible à «l'affaire». C'est une vraie réalisation
avec des prouesses techniques remarquables, un challenge que le consortium
estime avec relevé avec succès. Dans cet entretien sur le making
of de l'autoroute racontée par un bâtisseur chinois qui compte parmi ses
réalisations le «Nid d'oiseau», stade grandiose où se sont déroulés les JO de 2008,
les mots sont pesés, choisis ; il s'agit clairement de ne pas froisser mais en
même temps il y a une volonté de dire, de signaler et de défendre une image. En
filigrane, on y apprend beaucoup de choses sur l'Algérie. Sur la manière dont
se gèrent les projets et sur les difficultés que doit affronter une entreprise
qui veut réaliser son affaire dans les délais. Et il n'est pas inutile de
découvrir dans ce constat chinois qu'en Algérie même un projet d'envergure
nationale, décrété prioritaire et pour lequel un ministre est mobilisé au
quotidien, ne peut échapper à la bureaucratie et à ses interminables lenteurs.
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Posté Le : 15/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com