Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Des transitions sous examen



Il est question de se remettre à l'ouvrage pour adapter le système fiscal afin de rendre le secteur des hydrocarbures algérien plus attractif. La cogitation a été lente. Pourtant l'Algérie a eu la preuve par trois appels d'offres «infructueux» que son amont pétro-gazier n'attirait plus et que les compagnies pétrolières étrangères ont décidé, de manière presque concertée, d'aller voir ailleurs. Certains s'en accommodent en disant que les ressources fossiles sont bien là où elles sont, dans le sous-sol, et qu'il n'y a pas d'urgence à les trouver et à les exploiter. Mais le monde est ainsi fait, on n'est jamais seul. Dans le voisinage, des conditions plus concurrentielles attirent. L'Algérie veut-elle freiner la prospection ? Il n'est même pas sûr que cela soit une politique délibérée. Mais juste un effet collatéral d'un télescopage entre des règles fiscales mises en place pour une libéralisation avortée du secteur des hydrocarbures (heureusement dit la majorité des experts nationaux) alors qu'on a effectué un retour à l'ancien système de partage de production. Bref, c'est comme en politique. On a des textes résiduels d'une réforme démocratique qui, après une transition avortée, encadrent artificiellement un retour à une situation d'avant octobre 1988. A la différence que dans le secteur des hydrocarbures, les entreprises pétrolières ont la latitude de ne pas jouer et de ne pas faire semblant de jouer. Elles peuvent aller regarder dans le voisinage. Le gouvernement semble – cela reste à confirmer -vouloir sortir le secteur des hydrocarbures dans ce no man's land juridique où rien ne se passe plus. Ce n'est pas trop tôt, disent les experts. Les transitions ratées les plus courtes sont les «meilleures», n'est-ce pas ? Le constat concernant le secteur des hydrocarbures vaut également pour le reste… En attendant, cette transition, ratée chez nous, les Tunisiens l'accomplissent avec un certain bonheur. Ils ont voté et classé les différents prétendants au pouvoir. Ils pourront à échéance courte les reclasser – ou les renvoyer- en fonction des résultats et des bilans. Aucun pouvoir n'est inscrit dans le marbre. C'est cela le changement, c'est cela la dynamique. Il reste à ceux qui ont été choisis par les électeurs tunisiens à faire face au réel : une économie dépendante de l'investissement étranger et qui a besoin des touristes également étrangers. Les Tunisiens ont choisi, il reste à attendre comment ces investisseurs étrangers apprécient ce choix. Beaucoup sont sereins, nous indiquent notre correspondante à Tunis, d'autres se mettent en stand-by. Et attendent de voir si le discours très sage des islamistes tunisiens va se traduire dans les faits. A priori, Ennahda est au plan économique un parti libéral, de «droite», et cela devrait bien se passer avec les entreprises. Mais Ennahda va se retrouver également avec une impérieuse demande sociale qui s'est également exprimée, en partie, dans le vote. Dans cette transition tunisienne difficile, les islamistes victorieux sont mis en examen et devront composer. Et rendre des comptes à court terme. Ils n'attendront plus 23 ans les Tunisiens. C'est cela le changement : une gouvernance sous regard citoyen qui va devoir présenter son bilan. Rapidement. Les Tunisiens sont les précurseurs, peut-être, d'un début de cycle vertueux. Et qui le sera encore plus s'il devient maghrébin.




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