Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Surplace sur rente



On ne prête qu'aux riches. Même quand ce sont les moins riches, c'est-à-dire les ménages, qui font la santé financière des banques avec des dépôts dépassant, c'est une première, ceux de Sonatrach. Le paradoxe, apparent, aurait pu être discuté au Salon Expofinances 2011 si ce dernier n'avait pas été un coup, de plus, pour presque rien. Dans les allées désertées du Palais des expositions, on aurait pu discuter du fait que les Algériens ont une épargne importante et manquent de logements. Et quand dans des économies qui fonctionnent, ces deux paramètres réunis peuvent se transformer très logiquement en activité, dynamisme et croissance… Comme on ne prête qu'aux riches qui, on le devine, n'ont pas besoin de logement, les ménages conservent leurs sous… Ou les dépensent en achat de véhicules. La preuve que l'interdiction du crédit à la consommation est sans effet est dans les statistiques : jusqu'en septembre 2011, il y a eu 299 041 véhicules qui ont été introduits sur le territoire national. 57049 véhicules de plus que durant la même période en 2010. Bien sûr les banques ont beau jeu – et cela n'est pas faux – de relever qu'il y a un problème d'offre et de spéculation qui rendent aléatoire le crédit immobilier. Mais cette faiblesse du crédit aux particuliers qui ne peut prendre, pour des raisons objectives, que la direction de l'immobilier traduit également la faiblesse de l'intermédiation bancaire en Algérie. On ne sera donc pas surpris de constater que comme chaque année, les responsables de l'économie algérienne restent sans voix devant la publication du Doing Business. Celui de 2012 maintient la Tunisie, en dépit d'une révolution et d'une transition politique délicate, en tête des pays du Maghreb en matière de climat et dans un classement mondial très honorable. Le Maroc, lui, fait un bond en avant de 21 places alors que l'Algérie en perd cinq. Les experts du Doing Business ne prêtent pas qu'aux riches. Ou alors ils ont d'autres critères pour estimer et apprécier la richesse. Il n'est pas besoin de souligner que nous sommes au bas du tableau, dans le voisinage de pays qui connaissent des situations spéciales. A l'heure où la Tunisie s'engage, plutôt bien, dans la transition, on peut méditer sur les coûts, inestimables, d'une transition algérienne, ratée, il y a 20 ans. En attendant d'en refaire une autre, sérieuse, contentons-nous d'égrener les signaux chiffrés d'un surplace sur une rente finissante.




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