Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Equation Algérie an 50 , téléphonie 3G, système G1


La Banque mondiale, surprise par les révoltes arabes, tente, laborieusement, de mettre à jour ses grilles d'analyse. Elle se cherche le bon décodeur arabe mais elle a ses habitudes, ses tics de pensée et sa «tradition» de dérégulation qui rendent le chemin difficile. Quand on a loué des pays «modèles» où la croissance pouvait ne pas être synonyme de création d'emploi (Tunisie, Egypte…) le changement de paradigme peut être long à se faire. On constate, au moins, avec la Tunisie, qu'une politique de formation qui ne débouche pas sur des emplois pour des diplômés comporte un grand potentiel explosif. Quid alors de l'Algérie où l'université peine à trouver le chemin de la qualité et à faire sa jonction avec l'économie et ses besoins ? Il y a en Algérie, à la lecture des propos rudes, mais indéniablement pertinents d'Ahmed Rouadjia, plus qu'un malentendu, un problème sérieux de mise à jour du logiciel implicite avec lequel ceux qui détiennent les leviers de commande voient ou ne voient pas l'avenir. Si en terme de téléphonie mobile, certains se lamentent – à tort estiment certains experts, mais là n'est pas le propos – que ce ne soit qu'en 2012 que nous passons à la G3, au plan de la vision de l'université et de sa relation avec l'économie et, osons le mot même s'il paraît grandiloquent, en terme «d'avenir», nous en sommes à la G1. Au temps du printemps, les paradigmes ne changent pas en Algérie, ne s'adaptent à une réalité sociale changeante et à un environnement politique et économique en plein bouleversement. La G1, génération 1, au pouvoir en Algérie a aussi ses habitudes de penser et de faire qu'elle n'entend pas changer. Le passage du «flambeau», thème dont la persistance depuis au moins 20 ans est éloquente en soi, ne se faisant pas, les idées et les conceptions ne bougent pas. Remplissions l'université de plus de 1,3 million d'étudiants et brandissons le chiffre comme un trophée face aux esprits chagrins qui posent les questions élémentaires… Comme celle de la performance de l'institution universitaire et de sa capacité à répondre aux besoins de l'économie et de son aptitude, encore plus large, de secréter une élite qui remplacerait celle que nous avons laissé filer dans les années 90… Et là, comme sur d'autres thèmes, on bute encore et encore sur le préalable d'un système politique global en fin de cycle mais disposant d'une redoutable capacité de maintenir le pays en marge des grandes mutations et de lui faire rater des tournants majeurs. Passons donc à la G3 pour la téléphonie mobile, mais inquiétons-nous du blocage autrement plus pesant et dangereux dans le niveau G1 de l'évolution politique. Dans 9 petits mois nous marquerons le cinquantenaire de l'indépendance d'une Algérie maintenue dans le niveau G1 de la politique. Autant dire dans la préhistoire. On le dira en 3G ?


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