Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Djanet, Alger… Paris, Londres Comptes et mécomptes de la guerre en Libye



Une guerre est à sa place dans la rubrique économie. Avant de l'engager, on fait l'estimation des gains et des pertes et on décide de l'engager sur cette base… Après, on fait le compte des contrats à prendre. La guerre, ça détruit et donc cela crée des affaires pour les entreprises qui reconstruisent. Dans la presse british et hexagonale et sous des dehors d'analyses froides, la jubilation affleure au détour des lignes. Le marché de la reconstruction fait saliver les entreprises et, disent les nouveaux maîtres locaux de la Libye, nos «amis» de la guerre seront les mieux servis. La Libye est un pays où l'on a beaucoup de pétrole et de gaz à découvrir et plein de choses à (re)construire. C'est un pays riche avec une population peu nombreuse. De manière aussi froide que peuvent l'être les britishs, il faut constater que la Libye est un émirat et un eldorado. Ceux qui ont choisi de faire la guerre attendent donc des dividendes économiques de l'investissement dans la guerre. Il y a donc des gagnants. Il y a nécessairement des perdants. L'armée libyenne est déchiquetée, ses armes, russes, sont détruites ou bien en vadrouille dans la nature. Une nouvelle armée libyenne va naître et il faudra veiller à bien l'équiper… Et la Libye a de l'argent… Qui donc se frotte les mains ? Pas les Russes, c'est sûr… Quant au pétrole, les contrats conclus sous Kadhafi restent valables. Parce qu'un contrat est un contrat. Et parce qu'il se trouve que la plupart de ces contrats ont été conclus avec des entreprises occidentales. C'est dans les nouvelles découvertes que les «amis» pourraient être rétribués… Et Sonatrach ? Et bien, elle a bien deux contrats qui devraient être respectés. Mais cela ne préjuge pas que les bâtons dans les roues que toutes les administrations du monde savent créer ne seront pas mis dans le carrosse de l'entreprise nationale. Quant à participer à la reconstruction de la nouvelle Libye, on peut presque affirmer que les Algériens ne seront pas conviés au festin de l'après-guerre. Les Algériens ont des avis divergents et tranchés sur l'affaire libyenne et sur la performance de leur diplomatie. Le pouvoir algérien n'a pas osé, dès le début de la contestation en Libye et alors que l'intervention étrangère n'était pas encore évoquée, à faire l'investissement politique d'être contre un régime qui menaçait publiquement sa population du pire. Cet investissement, des pans entiers du régime de Kadhafi l'ont fait et ce sont eux qui ont la dent la plus dure à l'égard de l'Algérie. L'investissement initial n'ayant pas été fait, la diplomatie algérienne s'est condamnée au profil bas. On n'en finira pas de faire les comptes et les mécomptes de l'affaire libyenne même si le débat n'est pas ouvert officiellement à Alger. Djanet, pas loin de la Libye, a commencé à faire les comptes… sans attendre Alger qui ne répond plus aux signaux.




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