Un problème de
gouvernance et de passage des générations se poserait au Forum des chefs
d'entreprise. Très intéressant à analyser pour ceux qui s'étonnent qu'à près
d'un demi-siècle l'Algérie n'ait pas encore réglé ces préalables que
constituent les modes de gouvernance et les mécanismes d'accession - et de
transmission - des pouvoirs. C'est d'autant plus intéressant que le FCE ne
constitue pas, en théorie, un enjeu aussi important que le pouvoir. Mais le
fait que la question de la gouvernance soit posée à l'échelon global de l'Etat-Pouvoir ou d'une organisation patronale est tout de
même révélateur. Et que les patrons algériens - c'est plus simple de parler
d'eux que du «Pouvoir - ne nous privent pas du plaisir de citer Karl Marx. «L'humanité
ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre; car, à y regarder de
plus près il se trouvera toujours que le problème lui-même ne surgit que là où
les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en
voie de devenir». Rafraichissant le camarade Karl. Optimiste.
Si on a bien compris, si l'Algérie se pose aujourd'hui des questions de
gouvernance, de démocratie, d'Etat de droit, de blocage bureaucratique ou de
logement, c'est qu'elle a les moyens de les résoudre. Il faut donc oser parler
de politique même quand il s'agit d'économie. Surtout quand il s'agit
d'économie. Souhaitons qu'on les résolve vite. Avant le 5 juillet 2012 où, selon
les plus lucides, on n'aura plus aucune excuse. Nous avons une expérience
longue et nous sommes dans un «printemps» où la Liberté a repris ses
droits dans les esprits mais où, aussi, l'interventionnisme extérieur musclé, s'est
trouvé, chez nous, de nouveaux arguments ! Curieuse époque où l'avenir ne se
déchiffre pas aisément mais où l'on comprend clairement combien on a raté
d'opportunité et combien on a épuisé, inconsidérément, le temps et le pétrole. A
Azazga, un maire s'inquiète de la fuite, pour cause
d'insécurité, des entrepreneurs et surtout des «élites locales vers le reste du
pays et à l'étranger». Oui, mais c'est tout le reste du pays, Azazga incluse, qui peut reprendre le constat angoissant du
maire. A cinquante ans, on devrait apprendre à faire ce qu'il faut pour ne pas
perdre ses têtes, mais on les perd quand même… Mais ne soyons pas rabat-joie et
battons-nous, chacun avec ses moyens et ses talents, pour que l'on ne reste pas
à la marge du printemps. Et souhaitons que la Babor Dzayer pourra naviguer toutes voiles
dehors, libérer l'énergie comprimée en lui, en se passant de miracles mais en
se dotant des bons instruments. Modernes, démocratiques et transparents. C'est
un problème qu'il peut résoudre.
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Posté Le : 05/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com