Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Retards, «facilitateurs» et nouveaux pions sur l'échiquier pétrolier



L'autoroute Est-Ouest sera-t-elle inaugurée en novembre ? Officiellement, ce sera le cas… Ceux qui ont pu traverser ces derniers jours quelques chantiers importants de l'autoroute à l'Est ont dû être surpris par le nombre réduit des travailleurs chinois à l'ouvrage. Des langues, pas du tout malintentionnées, suggèrent que l'opérateur chinois se presse très lentement en raison de problèmes de recouvrements. Et ce ne serait pas le seul grand chantier à déborder de son délai qui fait face à ce type de litige sur le paiement de situation. L'autoroute qui aurait dû être livrée en 2009… le sera-t-elle en novembre ? Ce n'est pas une question oiseuse. Ces recouvrements qui s'accumulent, parfois par souci de prudence, créent une «demande» en «facilitateurs» capables de débloquer les situations. Rien de surprenant sur les retards algériens: les blocages de la bureaucratie sont une fabrique de corruption qui contraint les entreprises concernées à faire «d'immoraux» calculs économiques qui justifient le versement des commissions. Dans le long feuilleton Djezzy-Gouvernement un épisode a été retardé. Sans explication officielle. Le cabinet Shearman & Sterling devait remettre, fin mai, au gouvernement son estimation de la valeur de Djezzy. Il ne l'a pas fait. Ce serait, expliquent des sources algériennes anonymes citées par Reuters, en raison du refus de Djezzy de permettre l'accès à ses données. Le cabinet Sherman & Sterling ne confirme pas l'affirmation alors que beaucoup s'étonnent que les données de l'administration fiscale ne soient pas suffisantes pour faire l'estimation. Demande d'éclairages donc à l'expert Omar Berkouk qui pose, encore une fois, malgré la réaffirmation de l'option de nationalisation par Ahmed Ouyahia, le «pourquoi» du rachat de Djezzy par l'Etat algérien. Et Sonatrach ? Prendra-t-elle une part (10%) dans le paquebot espagnol Gas Natural ? C'est une option «sérieuse» mais elle se heurterait à des résistances en Espagne. Chez nos voisins tunisiens, les élections ont été retardées à octobre. Et si le ministre des Finances garde sa confiance sur les capacités de l'économie tunisienne à redémarrer, la situation en Libye le prive de sommeil. Et plus le conflit perdure et plus l'impact sera grandissant sur la Tunisie. Pas seulement au plan économique. A Tripoli, Mouammar Kadhafi s'est offert une autre partie d'échecs télévisée tandis que son pays est soumis à une guerre «humanitaire» qui sent fort le pétrole. Le «guide», à trop ne s'écouter que lui-même, a mis du retard à comprendre que ses «chers amis» placent déjà d'autres pions et cavaliers…




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