Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Les réformes et, vingt ans plus tard, le labyrinthe



En juin 1991, le gouvernement de réformateurs tombait, pris en tenaille entre la contestation par la rue menée par le Front Islamique du salut et la formidable résistance au changement des tenants du système. Les réformes qui nécessairement bousculaient des situations acquises ont été stoppées net tandis que le pays plongeait dans la crise. Et ratait un tournant important. On a «tout essayé» depuis sur fond de préservation du système autoritaire : «l'économie de guerre» de Belaïd Abdesselam suivie de l'ajustement structurel avec ses liquidations d'entreprises et d'emplois. La «baraka» du pétrole s'étant remise à faire des miracles au début des années 2000, on s'est mis, résolument croyait-on, dans le credo libéral : accord d'association avec l'Union européenne, ouverture du marché et croyance, naïve, d'un flux substantiel d'IDE qui moderniserait et diversifierait l'économie. On a même failli dans cette période sans couleur particulière faire passer une loi sur les hydrocarbures qui fait encore frémir les experts. Bref, on était des «grands libéraux». Et puis, «sans transition», aussi facilement que l'on est devenu des libéraux on s'est remis au «patriotisme économique». Quelques mesures spectaculaires dont l'opportunité est contestée par les économistes et voilà qu'un effort laborieux et couteux de «marketing» libéral est balancé aux oubliettes.

Depuis le départ des réformateurs en 1991 on a continué à parler des réformes - voire de «la réforme» pour se distinguer d'eux - mais personne ne semble pouvoir les faire. Dans les faits, les décennies qui ont suivi le passage court, difficile, dangereux même – et néanmoins fertile – des réformateurs ont été celles du démantèlement des dispositifs mis en place. Les réformateurs sont-ils venus trop tôt ? Certains le pensent. Mais vingt ans plus tard et alors que l'Algérie n'arrive pas à retrouver un cap cohérent pour mener à bien ses réformes, on sait que l'on a raté un grand tournant de l'histoire. Et qu'on n'en finit pas d'essayer de sortir des labyrinthes dans lesquels nous tournoyons depuis qu'on a tourné le dos à la réforme.




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