Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Attention, le paquebot Algérie entame une manÅ“uvre



La gouvernance économique algérienne est un im mense paquebot. Face à l'iceberg qui menace, il ne se déroute pas facilement. Les autorités ont donc attendu près de deux ans pour infléchir la trajectoire prise en 2009, dans une LFC «unilatérale». Le gouvernement de Ahmed Ouyahia s'est remis à parler avec le monde de l'entreprise après lui avoir fait une guérilla administrative sous couvert de protection de la balance commerciale. Tout le monde s'en félicite. A commencer par le président du FCE, Réda Hamiani qui veut retenir «la nouvelle capacité d'écoute montrée» par ses interlocuteurs. Les émeutes de janvier et le printemps des grèves sont passés par là. Le dialogue sur l'économie est donc lancé. Avec déjà des mesures à la clé. Différemment appréciées par les chefs d'entreprises. Le plus illustre de leurs représentants préfère insister sur l'encouragement à l'investissement. Les banques devraient exiger moins de garanties face aux demandes de financement de l'investissement. Les délais de grâce sont rallongés et les intérêts intercalaires pris en charge par le Trésor public. La culture du risque remplace celle de la garantie hypothécaire. Le capital-risque et la Bourse vont venir à la rescousse des fonds propres des entreprises. Il faudra sans doute attendre et voir l'angle de virage du paquebot, maintenant que la barre commence à être tournée. La tradition est que cela prend du temps. Beaucoup de temps. Des avis dans le monde de l'entreprise s'expriment pour pointer les faiblesses de cette tripartite. Le non retour au transfert libre est critiqué. Le renvoi à un groupe de travail le traitement de la question du climat des affaires déplorée. Dans le même temps, les attentes sont réelles, cette fois. En particulier des groupes de travail qui vont être mis en place. Un planning court devrait leur être fixé. Ainsi que des objectifs clairs. Et une composition transparente et ouverte. Le gouvernement paraît prêt à s'y résoudre. Il s'est manifestement passé quelque chose au palais du gouvernement le 28 mai dernier. L'onde du virage se diffuse dans l'eau. Mais ne touche pas encore l'autre rive. Sur les IDE, rien de nouveau. Le Premier ministre annonce que l'Etat algérien ira bien au terme de la procédure de rachat de Djezzy. Et Jean-Pierre Raffarin, à Alger pour le forum d'affaires Algérie-France, ne considère plus comme un obstacle le 51%-49% pour afficher de nouvelles ambitions à l'investissement en Algérie des PME françaises. Les dés sont jetés. Le paquebot Algérie bifurque pour éviter l'iceberg du repli sur soi et sur la seule économie par la dépense publique. En attendant, le gaspillage des fonds publics se poursuit. Le taux de mortalité des micro-entreprises de l'ANSEJ et des autres dispositifs sera un prix à payer durant la lenteur de la manÅ“uvre. Pas le seul.




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