Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Djezzy, LFC, hydrocarbures , le déchirant temps des révisions


Le gouvernement est tout à sa peur que l'intifada de janvier 2011 ne se reproduise allumant de nouveaux incendies plus difficiles à éteindre. Le projet de loi de finances complémentaire pour 2011 s'en ressent. Il prévoit une augmentation de 25% de la dépense publique, qui passe de 6.600 milliards de dinars en 2010 à près de 8.200 milliards.

 Les nouvelles dépenses profiteront-elles à l'appareil productif national ? Alors que les tentatives de redémarrage économique se concentrent toujours sur les grands projets, il est à craindre que sans véritable plan de relance de la production algérienne, ces budgets supplémentaires ne provoquent des poussées inflationnistes et, surtout, qu'ils ne fassent grimper la facture des importations de biens de consommation, qui a augmenté au 1er trimestre 2011, après une éphémère stabilisation en 2009-2010.

L'augmentation des dépenses en devises du pays rouvre le débat sur l'usage qu'il fait de ses revenus extérieurs. La question est d'autant plus d'actualité que la notation triple A des bons du Trésor américain est fragilisée et que l'épargne de notre pays placée aux Etats-Unis pourrait se dévaluer. Dans ce contexte, la diversification des placements des réserves de change (160 milliards de dollars) n'est pas moins urgente que la levée de l'opacité avec laquelle elles sont gérées. Ce n'est pas uniquement en relevant les salaires qu'on fera bonne figure devant les Algériens. C'est aussi en accédant à leurs demandes de contrôle populaire sur les fruits de la faste conjoncture pétrolière et, plus généralement, sur les choix économiques du gouvernement.

«Opacité» est également le maître-mot de la gestion du dossier d'OTA qui ne peut pas ne pas subir les contrecoups du changement à la tête de l'Etat égyptien et de la confirmation de la difficulté pour l'Algérie de défendre, devant les instances d'arbitrage, son «droit de préemption» pour le rachat de cette société. Des informations obtenues par Maghreb Emergent indiquent que le ministère des Finances attend le feu vert de la Présidence pour tenter une ouverture dans le dossier Djezzy. Il est probable que pour son règlement, il soit désormais tenu compte de ce fait accompli qu'est le rachat de la majorité des actions d'OTH par le russe Vimpelcom.

L'avenir du secteur de l'énergie dépend lui aussi du bon-vouloir de la Présidence ! Sans son intervention, il continuera à être régi par la loi d'avril 2005, contestée par les syndicats et les compagnies étrangères actives en Algérie qui n'apprécient guère son système fiscal «compliqué». Cette loi ne cesse pas de révéler sa stérilité : à la dernière ouverture des plis, qui a eu lieu en mars 2011, uniquement deux permis sur dix ont été attribués, dont un à Sonatrach ! Youcef Yousfi ne paraît pas envisager pour autant de se mobiliser pour sa révision. Le peut-il réellement lorsqu'on sait que promulguée par ordonnance présidentielle, elle a été également révisée en 2006 par ordonnance présidentielle (et sans la moindre autocritique, naturellement) ?


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