Algérie

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : L'économie en «poste restante»



Ceux qui ont connu les années «galeries algériennes» et «Souk El Fellah» ont dû avoir l'impression de replonger dans le passé en regardant la «chaîne» devant les bureaux de poste et en sentant cette colère sourde où se mêlent la fatigue et l'abattement. Contrairement à ces glorieuses années où l'on pensait qu'il ne pouvait en être autrement, aujourd'hui les gens disent que «ce n'est pas normal» de ne pas pouvoir accéder à son argent. Ce n'est pas normal que l'on soit limité dans ses retraits à 20.000 dinars ! C'est d'autant moins normal que pour rester dans l'air du temps qu'il faut acheter le mouton ou peut-être qu'il faut financer des extras pour le pèlerinage à La Mecque. Ces derniers temps, ce sont donc les retraités qui prennent d'assaut les bureaux de poste, dès l'aube, et les fonctionnaires qui s'énervent. La faute à la Poste ? A la Banque centrale? Au fait que les fonctionnaires soient contraints par leurs administrations – qui n'aiment pas se casser la tête – à avoir un Compte courant postal, «CCP» pour les intimes, s'ils veulent avoir leur salaire à temps. La plupart des fonctionnaires ne savent pas que le CCP n'est pas «obligatoire»… Bien entendu, qu'il y ait plus de fonctionnaires ayant des comptes bancaires peut alléger le fardeau de la Poste, mais ne résoudra pas le problème d'une économie où presque tout fonctionne en cash. Quand les moyens de règlements modernes – chèques, cartes bancaires… - restent encore impopulaires et que le cash est exigé partout, on imagine la masse monétaire nécessaire pour faire fonctionner l'économie. Cela donne une économie en poste restante… Il ne suffit pourtant pas de beaucoup pour décoller et libérer un potentiel qui tourne à vide. Bien communiquer, avoir des idées claires et un cap lisible. Il est très instructif d'entendre notre invité cette semaine, Jean-Marie Pinel, PDG de KPMG Algérie, expliquer qu'il lui arrive d'expliquer à des opérateurs étrangers que l'Algérie ne fait pas obstacles aux transferts légitimes de dividendes ! L'affaire Djezzy n'a pas d'incidence sur les investissements étrangers a expliqué le chef de mission du FMI en Algérie. Certes… mais une communication trop sommaire contribue à mettre l'économie nationale en «poste restante» alors qu'il ne faut pas rater, encore une fois, le décollage.




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