Le livre de Hocine Malti, «l'histoire
secrète du pétrole algérien» qui vient de paraître en France, n'apporte pas de
révélations fracassantes, mais il illustre de manière solide et charpentée le
fameux «syndrome hollandais » dans sa variante algérienne. Pour des experts et
des opérateurs, « contraints dans l'expression», il n'est guère certain que le
nouveau cours patriotique de l'économie va nous en guérir rapidement. La
prudence, justifiée, peut masquer cependant une tentation à l'immobilité. Or,
ils ont le sentiment d'un choix délibéré de lenteur alors que les besoins de la
société algérienne commandent un plus grand dynamisme. Mais pour le meilleur ou
pour le pire, on n'est pas prèt de sortir de la domination des hydrocarbures.
L'Alnaft, après deux appels d'offres, qui n'ont pas drainé les foules, vient de
lancer un troisième appel à la concurrence national et international pour la
conclusion de contrats de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures. La
question de l'attractivité du domaine minier algérien est posée et les
résultats de ce nouvel appel d'offres auront valeur de test. Pour l'instant,
c'est l'éventualité d'un départ de BP d'Algérie avec une cession de ses actifs
à une compagnie russe (TNK-BP) qui met en alerte les experts algériens. Le fait
que le groupe britannique ait décidé de porter à 40 milliards de dollars la
valeur des actifs qu'il compte vendre dans le monde rend cette éventualité
encore plus forte. Mustapha Benkhemou, membre de l'association algérienne du
Gaz (AIG) et ancien responsable de la veille stratégique au ministère de
l'Energie algérien aborde ces questions avec Maghreb Emergent. Si le départ de
BP attend une confirmation, celui de Naguib Sawiris n'en a pas besoin. Le
milliardaire égyptien veut tisser de nouvelles alliances et regarde du côté des
Russes… Mais sa capacité de mouvement reste limitée tant que son «problème
algérien» n'est pas résolu. Avec l'élargissement de la règle des 51/49% et du
droit de préemption au secteur bancaire, on ne s'attend plus à ce que beaucoup
de nouvelles banques viennent s'installer en Algérie. Celles qui sont sur place
se retrouvent sous surveillance directe, l'Etat devenant détenteur d'une
«action spécifique » qui ne lui donne pas un droit de vote mais qui lui permet
d'être présent au Conseil d'administration. Objectif possible, surveiller les
volumes des transferts vers les maisons-mères. On veut que les banques gardent
le «blé» ici, au pays. Quant au vrai blé, dur et tendre, on commence à avoir
quelques doutes sur les annonces, excessivement triomphales, de l'OAIC. Il faut
bien essayer de fouiller les chiffres pour essayer de séparer le bon grain de
l'ivraie et du… vent.
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Posté Le : 07/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com