Faut-il parler de l'économie du football
quand sur le terrain l'équipe nationale donne de mauvais signaux ? Hors sujet,
diront ceux qui cultivent l'optimisme et jurent que nous allons montrer aux
britishs et aux ricains de quel bois le Maghreb central se chauffe. D'autres
sont pourtant prêts à parier une bouteille d'Orangina, dont ils ne peuvent
certifier l'origine à 100%, qu'il en est du football comme des entreprises,
cela se gère sérieusement ou bien cela patauge dans le cercle vicieux de la
crise et de la subvention. Ces prudents parieurs vous diront, avec placidité
car le flegme est anglais, qu'il ne sert à rien de courir 70 mètres pour
freiner des deux pieds à 30 mètres des buts adverses. Ce que l'équipe nationale
fait sur le terrain, les «autorités du football» algérien – quelle belle
formule ! – le font aussi à un plan plus large, sur un terrain grand comme
l'Algérie. Ils ont donné le starter pour que les équipes de football basculent
dans le professionnalisme. Et hop, allez-y… et en septembre vous êtes des pros
! ? Peu de clubs parviendront à faire 30 mètres… sans une implication des
entreprises privées qui, en ces temps très dirigistes, se plaignent de ne pas
avoir une visibilité de plus de 10 mètres… et ne sont pas prêts à engager des
sous dans le foot. En Algérie, on semble décidé de ne jamais faire comme les
autres. On adore le spécifique et on n'en démord pas quitte à ce que l'or
persiste à se barrer dans les ruelles des revendeurs que des
artisans-bijoutiers, en colère avec les taxes, alimentent sans le fameux
poinçon. Mais qu'est-ce qui est poinçonné, estampillé et gravé de manière
presque indélébile – le «presque» est la petite action que l'on s'octroie pour
entretenir l'espoir - dans l'économie algérienne ? C'est une question à un euro
pour 126,5 dinars dont la réponse est archiconnue. Que le dollar monte ou
baisse, que l'euro atteigne les cimes ou sombre dans l'oued et que le dinar
soit «fort» ou «faible», les prix ne baissent jamais en Algérie. Les
économistes nous en donnent l'explication : concurrence insuffisante ou nulle
et mauvaise organisation du marché qui permet à des importateurs-distributeurs
de pratiquer des marges exorbitantes et peut importe la valeur officielle ou
parallèle du dinar ! L'économie algérienne, elle aussi, fait des courses
effrénées avant de s'arrêter à 30 mètres du but… Qu'il est tyrannique le
spécifique ! Mais bon, cultivons l'espoir que face aux Américains et leurs
alliés britanniques, on ne s'arrêtera plus à 30 mètres des buts adverses.
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Posté Le : 15/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com