Algérie - Revue de Presse

Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» et «LES AFRIQUES» : La oncurrence comme on ne l'a pas vécue



Quitte à donner l'impression de vouloir remonter le temps, l'Etat algérien veut se doter de plus de moyens pour peser sur les prix. Un récent Conseil des ministres a adopté un projet de révision de l'ordonnance relative à la concurrence et de la loi fixant les règles applicables aux pratiques commerciales. Il n'y a pas que la loi. L'Etat a même décidé de reprendre aux privés la gestion des marchés de gros et il entend créer une entité publique à cette fin. C'est la réponse politique – en temps d'aisance financière – aux récriminations persistantes et durables des citoyens à la hausse des prix des produits de consommation courante. L'efficacité de la démarche laisse dubitatifs ceux qui se souviennent encore des «instruments du socialisme», spécifique bien sûr, siglés CAPCS, ONACO, EDIMCO, Souk El Fellah ou SNNGA… Bien entendu, on a eu le libéralisme des années 90 et 2000… spécifique lui aussi… Sans concurrence et avec transferts des monopoles publics vers des monopoles privés… Pourtant, les Algériens ont commencé à «entendre» la concurrence avec l'entrée de nouveaux opérateurs de téléphonie mobile… remisant aux oubliettes un monopole où il fallait courir pour avoir une puce que l'on payait cher… Quelle que soit l'issue donnée à l'affaire Djezzy, on sait déjà qu'une gestion «spécifique» serait une régression dans un marché mobile très concurrentiel… Cette concurrence, on la voit aussi se déployer dans les yaourts avec des labels qui se battent avec férocité pour gagner ou préserver des parts de marché… La spéculation est fille de la pénurie et du monopole. Non de la concurrence. Avons-nous besoin d'inventer ce qui est connu? Ce qui se passe dans la téléphonie ou dans les yaourts est une réponse concurrentielle plus efficace que tous les brillants décrets… La leçon est censée être apprise mais tout en dégustant le dernier yaourt, Bettouche pour ne pas le nommer, qui s'invite sur un marché où des parts de marché sont déjà prises et très défendues, on a quelque doute… Face à la difficulté de lire une politique économique qui a cessé d'être socialiste tout en se voulant nationaliste sans être libérale… Mais peut-être est-on dans ce long couloir de crise où le vieux se meurt et le nouveau n'arrive pas à naître…


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