Mieux vaut tard que jamais ! Le sage
adage commence à être rendu caduc par les tumultes politiques qui traversent le
monde arabe. Les régimes qui ont pris
l'habitude de se donner tout le temps qu'il faut commencent à être dépassés. La
ressource temps commence à manquer à force d'avoir été gâchée. Le «mieux vaut
tard que jamais» n'est plus tout à fait juste. Il faut faire à temps. Il faut
même précéder les choses, les anticiper. Sinon, les bonnes mesures ne valent
plus rien car ceux qui les font, sous la contrainte, les auront déclinées à
contretemps. C'est ce que nous enseignent les mouvements des sociétés en marche
du Machrek et du Maghreb. Le «temps mène la vie dure à ceux qui veulent le
tuer». La fameuse boutade de Jacques Prevert devrait désormais être le
pense-bête de ceux qui, depuis des décennies, «gagnent du temps» alors que
leurs pays en perdent. Les victoires à la Pyrrhus sont coûteuses. En politique
comme en économie. Il faut faire les choses bien et aussi les faire à temps. Le
monde n'attend pas. Des sociétés qui semblaient immobiles avancent à grands pas
et bousculent les ordres qui se pensaient immuables. Le monde est en mouvement.
C'est un constat. L'immobilité et l'immobilisme sont des défis, vains, au
temps. Il est toujours «temps» de faire la réforme quand le vent de la
révolution n'a pas encore soufflé. Mais quand c'est le cas, c'est que c'est
déjà fini. Que le temps a été gaspillé et qu'il ne se rattrape plus. Ou très
laborieusement. La roue du temps gaspillé tourne, tourne.
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Posté Le : 29/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com