Un projet plus grand que Desertec ? C'est ce qu'aurait annoncé, il
y a quelques semaines, le ministre algérien de l'Energie, M.Youcef Yousfi. Personne
n'est en mesure encore de donner l'ombre d'une idée sur les contours d'un
projet algérien plus important que Desertec pour lequel on serait réservé en
raison de questions liées à la souveraineté sur les installations au Sahara. Accessoirement,
les questions de financement de l'investissement ont été évoquées. A Montréal,
au Congrès mondial de l'énergie, le PDG de Sonelgaz, Nourredine Boutarfa avait
relevé que le projet qui est en «phase de séduction rallie des supporters mais
connaît également des détracteurs». Il a fait aussi valoir que le projet
allemand pourrait être concurrencé par le projet français, Transgreen qui vise
à mettre en place un réseau de transport d'électricité sous la mer
Méditerranée, afin d'acheminer en Europe une partie de l'énergie solaire
produite au sud. Le projet s'adosse au Plan solaire méditerranéen, de la
balbutiante Union pour la Méditerranée, qui n'enchante pas vraiment l'Algérie.
Objectivement – et contrairement aux Marocains, Tunisiens voire Egyptiens – qui
s'embarquent dans tous les projets, l'Algérie n'est encore nulle part. Il faut
espérer que nous sommes en train de creuser des pistes sur le soleil du Sahara
algérien… Lequel, comme les autres pays limitrophes, subit les contrecoups du
regain d'activisme terroriste. La saison touristique est asséchée avant son
commencement. Et les pistes du désert risquent d'être vides… enfin, presque
vides. Plus haut, dans le Nord et avec une discrétion très allemande, la
Deutsche Bank est en train de plier bagage sans crier gare. Un effet du
«bannissement» du cabinet Strategica par circulaire. Deutsche Bank s'en va…
mais Axa arrive. Ceux qui s'inquiètent d'une Algérie qui donne l'impression de
se cadenasser à double tour pourront se consoler de ce petit match «nul».
Comment nous regarde-t-on ailleurs ? Il est instructif de lire comment un
analyste espagnol, spécialisé en économie, perçoit les déconvenues des
entreprises énergétiques espagnoles, Gas Natural et Repsol, avec Sonatrach. On
peut y découvrir, non sans surprise, un Chakib Khelil, pris de «furie
nationalisatrice» mais également les faux calculs des patrons des entreprises
espagnols qui ont choisi de faire preuve de rigidité et de ne pas négocier. Le
tout sur fond d'un Maghreb politique compliqué où Marocains et Algériens
comptent les coups… et y répondent. Ce même analyste leur reproche de ne pas
faire comme le dirigeant historique de Gas Natural, le père Duran Farrel, grand
connaisseur du désert algérien où il savait trouver les bonnes pistes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.lequotidien-oran.com