Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» et «LES AFRIQUES» : La banque maghrébine, lueur dans la mêlée des surcoûts et du souverainisme

Avant l'affaire Sonatrach, on a eu le scandale de l'autoroute Est-Ouest. Mais les mauvaises nouvelles autoroutières ne sont pas encore finies : le surcout par la seule chaussée est de 600 millions de dollars ! Salée la facture de la « grande route » ? Sur une autre grande route, celle du Mondial, l'équipe nationale de football a permis à la FAF de mobiliser entre 1,4 et 1,7 milliard de dinars. Pas mal, mais les besoins grandissent… On attend encore des sponsors. Une banque et une entreprise pétrolière, ce serait pas mal… Les entreprises algériennes ne sont guère concernées par l'autoroute, éliminée d'emblée par les capacités requises et les délais… Partie remise ? Le gouvernement se fixe l'objectif de 200.000 PME d'ici 2014. L'ambition ne serait pas démesurée si les banques nationales étaient des agents actifs et non des guichets passifs dont l'action est plus motivée par des logiques administratives qu'économiques. Dans la durable incompréhension entre les porteurs de projets et les banques publiques algériennes, il y a une mue du système financier qui ne s'est pas encore faite. Et des logiques économiques qui n'arrivent pas encore à se frayer un chemin. Cela vaut également pour le choix politique de ne plus recourir à l'endettement extérieur dans un contexte de disponibilité des ressources financières. S'il se justifie par une approche souverainiste, encore froissée par le cuisant souvenir de la cessation de paiement de 1994 et le recours forcé au FMI, sa pertinence économique fait encore débat. Une bonne nouvelle cependant dans le domaine de la finance, maghrébine de surcroît, est venue avec la confirmation du lancement en 2010 de la Banque maghrébine de l'investissement et du commerce extérieur (BMICE). Un petit trou, espérons-le, dans le mur absurde qui entrave la construction maghrébine. A quoi peut servir une banque maghrébine ? A démontrer, au moins, qu'une économie maghrébine a du sens et qu'elle est profitable à l'ensemble.