Depuis l'année 1996, le prix du pain n'a subi aucune augmentation, à l'inverse des ingrédients dont les prix ont, pour leur part, décuplé.
«Le pain n'est pas subventionné. C'est uniquement la farine qui l'est. Or le boulanger n'est pas, à ce que je sache, un vendeur de farine mais un transformateur de farine en pain et c'est là où réside la grande différence !», a indiqué M.Mezazigh, président du bureau de wilaya des boulangers, qui poursuit : «Pour sa confection, le pain comprend des ingrédients, à savoir la levure, l'améliorant et le sel qui ne sont nullement subventionnés. Des ingrédients auxquels viennent se greffer les charges à l'instar de l'eau, de l'électricité ainsi que l'amortissement du matériel, les dépenses du personnel, le papier d'emballage et autres sachets».
Dans ce même registre, il fera remarquer que, depuis l'année 1996, le prix du pain n'a subi aucune augmentation, à l'inverse des ingrédients dont les prix ont, pour leur part, décuplé. Et de citer à titre illustratif le cas de la levure qui était cédée à l'époque à 10 DA et qui l'est aujourd'hui à 300 DA. S'attaquant ensuite au problème de l'informel qui, selon ce syndicaliste, nuit considérablement à la profession, il affirmera que 35 artisans boulangers ont assuré la permanence durant les 2 jours de fête de l'Aïd. Quant à la provenance d'une quantité de baguettes de pains sur le marché informel, il considère qu'il appartient aux pouvoirs publics de s'attaquer aux véritables causes et non à l'effet. «Nous sommes, par essence, des commerçants et nous ne pouvons de ce fait empêcher quiconque de venir s'approvisionner chez nous et ce, quelle que soit la quantité commandée. Notre responsabilité se termine à la sortie de l'établissement.
Au-delà, il y a des services spécialement conçus pour cela». C'est donc à ces services qu'il appartient de surveiller et d'enquêter sur la provenance d'une telle quantité de pain qui se vend au vu et au su de tout le monde. A ce propos, il ne manquera pas de reprocher «le manque de culture relevé chez les consommateurs». Des consommateurs qui, par ce procédé dit-il, encouragent et incitent ces commerçants de l'informel. «Car s'il n'y a pas d'acheteur, il n'y a pas de vendeur. Acheter chez le boulanger, c'est donc acheter propre. Aussi, et en achetant auprès de ces revendeurs, ils s'exposent, en plus du prix exhorbitif, à toutes sortes de maladies».
M.Mezazigh fera part ensuite des difficultés que rencontrent tous les boulangers de la wilaya. A ce titre, il affirmera que 50% des boulangers sur les 600 que compte la wilaya ont mis la clef sous le paillasson. Car, prévient-il, «la noble mission de boulanger est menacée d'extinction. Il y a péril en la demeure». Il suggère de ce fait que des solutions urgentes soient prises par les pouvoirs publics. Il citera, entre autres solutions à ces problèmes, la possibilité d'une expertise qui permettrait de revoir le prix de revient du pain et une marge bénéficiaire honorable. Il suggèrera également la possibilité de diminuer le poids du pain actuellement à 250 g pour passer à 200 g.
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Posté Le : 10/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hadj Sahraoui
Source : www.elwatan.com