Algérie

«Notre politique industrielle n'est pas la bonne»



«Notre politique industrielle n'est pas la bonne»
Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuir (FNTTC-UGTA), Amar Takjout, a déploré «le grand retard enregistré dans la relance de l'industrie du textile et dans la mise en application des décisions prises par les pouvoirs publics au profit du secteur du textile et de l'industrie d'une manière générale». Invité au forum du quotidien El Wassat, M.Takjout s'est alarmé quant à la situation «critique» du secteur du textile en Algérie. «Le textile ne représente que 4% des parts du marché. Le reste est de l'importation, ce qui est aberrant pour un pays aussi riche que l'Algérie», a-t-il indiqué, précisant ne pas comprendre la lenteur des pouvoirs publics dans la mise en ?uvre du Plan de réorganisation de ce secteur.En effet, le plan en question, dévoilé dans les détails à la faveur de la dernière Tripartite, date de 2011. Il avait consacré pas moins de 2 milliards de dollars au secteur, sur décision du CPE (Conseil des participations de l'Etat). «A ce jour, il n'existe pas de bilan d'évaluation», s'est étonné M. Takdjout. Pour lui, les conséquences de ce constat c'est que «nous n'arrivons plus à suivre ce plan de restructuration qui pose énormément de problèmes».Concernant le secteur du textile, il citera comme première problématique la lenteur dans la traduction de toutes ces décisions sur le terrain. Et si cette relance demeure sans impact sur la productivité, c'est parce qu'elle n'est pas suivie, selon lui. «C'est le propre de l'ensemble de l'industrie», a affirmé le SG de (FNTTC) qui a évoqué également l'instabilité et des changements dans ce département ministériel (l'Industrie) à trois reprises en l'espace de deux années.Le problème, à son sens, est un problème de politique nationale, de choix et de timing à respecter. «En économie, un jour de perdu c'est de l'argent de perdu et c'est surtout une place sur le marché qu'on perd. Nous recherchons un moyen afin de reconquérir notre place sur le marché national, mais nous n'y arriverons pas», a-t-il estimé.Et d'expliciter : «notre politique industrielle n'est pas la bonne, car elle est lente et trop administrative. Il n'existe aucune impulsion dynamique dans notre économie. Or, l'économie a besoin de grandes décisions et de clairvoyance pour avancer», a soutenu Amar Takjout, qui estime que «nous ne pouvons plus continuer de la sorte». «Dans le cas contraire», nous n'allons pas aboutir à des changements, ni encore moins à des volumes de production convenables», a-t-il conclu.Pour l'invité, le secteur du textile est encore en mesure de générer 30 000 emplois, pour peu qu'on instaure certaines conditions loin d'être insurmontables, comme ne plus taxer au même niveau les matières premières et les produits finis. «Aujourd'hui, on continue à taxer à 30% le produit fini et la matière première, ce n'est pas normal. C'est une démarche qui n'encourage pas la production, mais favorise l'importation».Depuis les années 1990, le secteur du textile a perdu plus d'une vingtaine d'entreprises et pas moins de 250 000 postes d'emploi, public et privé confondus. L'intervenant a également souligné le «vieillissement» du secteur. «La formation n'a pas suivi depuis au moins 30 ans et le peu de qualifiés partent en retraite, posant un problème de relève», a-t-il déploré.




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