"Notre pays n'est pas à l'abri d'une menace extérieure"

Dans sa conférence intitulée "Rétrospective historique et regard vers le futur dans un monde qui change", l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale, Karim Younès, hôte de l'Association des anciens élèves du lycée Mohamed-Kerouani, a fait une rétrospective historique de notre pays tout en analysant le vécu de l'Algérie. "L'histoire de notre pays, depuis l'Antiquité à nos jours, nous permet de mettre en relief nos forces mais aussi de déceler nos faiblesses. À partir des faits historiques du Moyen-Âge, nous pouvons appréhender déjà les bribes de la domination qui s'abat aujourd'hui sur nous", dira d'emblée Karim Younès. Et d'ajouter : "Fiers de notre passé, nous pouvons l'être mais pouvons-nous en dire autant de notre présent et de notre avenir '" L'ancien ministre de la Formation professionnelle a aussi parlé des menaces qui guettent notre pays. "Il faut en parler car nous vivons dans une région en pleine décomposition. Nombre de nations ont été déjà démembrées presque dans l'indifférence la plus totale comme c'est le cas de la Somalie, du Soudan ou écartelées à l'exemple de l'Irak. Les menaces qui pèsent sur l'unité de la Libye, le spectre de la désagrégation des Etats sahéliens ne sont-ils pas l'expression d'une même volonté des puissances visant à empêcher la formation de grands ensembles homogènes '", s'est interrogé le conférencier qui laisse entendre que "notre société n'est pas à l'abri de ces menaces desquelles le pays ne se sortira qu'avec la contribution, voire l'association de sa diaspora". Pour évoquer qu'aucun pays n'est à l'abri, l'ancien membre du gouvernement rappelle ce qui s'est passé dans les années 1980. "La guerre entre l'Irak et l'Iran avait pour objectif d'affaiblir, au profit d'Israël, la dynamique de développement économique et militaire des deux pays", dira Karim Younès. Et de renchérir : "L'Iran n'a-t-il pas été visé pour mettre un frein à ses ambitions pour la maîtrise de l'énergie nucléaire qui pourrait lui assurer d'être une force territoriale émergente, rôle exclusivement réservé à Israël '" L'ancien président de l'APN n'a pas mâché ses mots pour dire que l'Occident est en train d'?uvrer, dans son intérêt, pour mettre en place une nouvelle carte du monde en général et dans le monde arabe en particulier tout en profitant de ses richesses et de ses énergies, comme il l'a fait dans le passé.F. S.