Algérie

Notre pays a besoin de compétences



Au moment de sa puissance, Haroun Errachid, observant un nuage qui passait dans le ciel de Baghdad, lui dit : « De quelque côté que tu pleuves, j'aurai droit à ton imposition ! » Empereur sage, consciencieux et ambitieux, le prince des croyants pesait bien ses mots. II savait que ses armées avaient atteint la lointaine Mongolie, après avoir propagé l'Islam à Tachkent, au Kazakhstan et au nord de la Grande Chine. 99% des historiens arabes, musulmans, chrétiens, boudhistes et autres chercheurs qui s'intéressent à la civilisation islamique disent que cette dernière a atteint son apogée au temps de Haroun Errachid, empereur mythique et savant gestionnaire des « affaires de l'Etat ». Il avait ouvert aux savants, écrivains poètes, philosophes et autres penseurs, les portes de la recherche scientifique et littéraire en les encourageant par des récompenses considérables en or et en argent. C'est en son temps que les grandes découvertes scientifiques de l'ère musulmane ont vu le jour. Visionnaire et homme large d'esprit, il n'a pas interdit les boissons alcoolisées, la danse et les jeux de hasard ; il a encouragé les artistes de tous bords et ses citoyens à créer et à boire du vin en toute liberté. La grandeur et la sagesse de Haroun Errachid ont donné à l'humanimité, que ce soit en son temps ou après sa mort, (ses successeurs n'ont fait que suivre son grand héritage), les Burouni, Errazi, Ibn Djabber, (le mot algèbre est tiré de son nom), El Khawarzmi (initiateur des logarithmes modernes en mathématiques) et Omar El Khayam, le plus grand poète de tous les temps !De grands universitaires musulmans ont prouvé que Haroun Errachid était un homme pieux et un fervent croyant qui faisait le pèlerinage tous les deux ans, au contraire de Mouawiya ou Abou Djaâfar Essafah, qui ont cloîtré l'Islam dans l'arabité et la dureté des soi-disant préceptes religieux, qu'il était le premier empereur musulman à avoir ouvert les portes aux politiques et aux compétences de toutes les races. On trouvait dans son « diwan » des Persans, des Turcs, des Indiens (ou Hindous) et autres Tatares. Son ami et poète préféré n'était autre qu'Abou Nouas le Persan et la femme qui lui a donné El Mamoun ; le plus intelligent de ses enfants était Persan. Enfin, sage et visionnaire, Haroun Errachid, réunissait, chaque lundi, dans son divan, savants, intellectuels, poètes, écrivains et « fkih » pour discuter des problèmes de son empire afin de trouver les solutions adéquates et de tracer les lignes génératrices d'alternatives fructueuses. La vie politique de Haroun Errachid et sa gestion juste des affaires de son Etat sont le plus beau modèle à suivre aujourd'hui par les gouvernants des pays musulmans, en général et de l'Algérie en particulier. Malheureusement, en ce qui concerne notre pays, nos hauts responsables sont très loin du modèle « Haroun Errachid » ou de celui des responsables des Emirats ou de la Malaisie, par exemple ( pour ne citer que les modèles des pays musulmans les plus développés, la comparaison avec les modèles occidentaux étant quasi impossible). Si on prend un autre modèle du tiers monde, l'expérience vietnamienne nous saute tout de suite aux yeux. En effet, ce pays a connu une guerre de libération aussi douloureuse que celle de l'Algérie et a fait face, après le retrait de l'armée américaine, à des dissensions politiques (assimilées par certains politologues à des guerres, civiles), presque identiques à celles de l'Algérie (guerre des wilayas historiques en 1963, coups d'Etat de 1965 et 1967, terrorisme des années quatre- vingt-dix). Malgré le retard pris pour se libérer (les troupes américaines ne se sont retirées du pays qu'en 1973, alors que l'Algérie était déjà indépendante depuis 1962 !) du joug colonial et les guerres.(de vraies guerres en 1974, 1975, 1978 et 1979) d'après indépendance, le Viêt-nam connaît aujourd'hui une croissance (sans les apports du pétrole et du gaz qui avantagent normalement l'économie algérienne) que l'Algérie envierait (8% d'après les économistes). L'ex-Indochine est devenue aussi en un laps de temps plus court qu'en Algérie (qui a eu son indépendance 11 ans auparavant), un grand pays touristique (ses recettes ont dépassé en 2007 les deux milliards de dollars, alors que celles de l'Algérie piétinent autour de deux cent mille dollars US.) Quel est le secret de la réussite viétnamienne et quel est l'handicap qui freine le développement de notre pays ' La réponse est, sans détours ni fioritures : le Viêt-nam est bien géré, tandis que l'Algérie est drivée par de mauvais gestionnaires, à l'exception de quelque 10% tels, par exemple, Khalida Toumi, Amar Ghoul ou les P.D.G de Cosider et Sonelgaz qui ne prennent en considération ni les avis des experts, ni les critiques des journalistes, ni les alternatives proposées par les chercheurs et autres intellectuels algériens ! Aujourd'hui, notre pays est ébranlé par les émeutes, le banditisme, la corruption et .. le terrorisme, fléaux graves et menaçants qui freinent tout espoir de développement et enferment le peuple algérien dans la peur, le manque de confiance (déjà assez répandu dans notre société) dans ses gouvernants et le désespoir (poison paralysant les peuples sous-développés). Si ces maux continuent de monter crescendo, ils feront de l'Algérie l'éternel pays retardataire et la risée des autres nations bien gouvernées, y compris celles qui appartiennent encore au contingent des pays émergents. Si les jeunes d'Oran ont saccagé et brûlé leur ville et si ceux d'El Harrach ont failli en faire de même d'Alger, n'était la petite popularité de leur club (USMH), c'est que le chômage, la pauvreté et la malvie ont atteint des degrés insupportables chez ces jeunes. Mauvais calculs et gestion désastreuse. Le gouvernement croit régler les problèmes des jeunes (et moins jeunes) Algériens en construisant un million de logements dans les cinq années à venir, en octroyant des salaires allant de 5000 à 10 000 dinars pour des jeunes (qui possèdent parfois les diplômes d'ingénieur) qui seront obligés d'être de simples gratte-papier ou plantons dans les administrations déjà bondées de « bras inutiles ». La manne pétrolière et/ou gazière est là ! Elle aide nos gouvernants à éteindre le feu( tout en laissant quelques braises sous les cendres), et demain, quand les puits de l'or noir et du gaz se tariront ' Eh bien, les jeunes brûleront l'Algérie entière ! Ce jour-là, même les mosquées ne seront pas épargnées ! Ali Ben Abi Taeb n'a-t-il pas dit : « L'athéisme peut résulter de la misère » ' Qui pourra arrêter les affamés ' Absolument pas les policiers ou les gendarmes, et encore moins « les mirages » des « millions de logements » (les affamés détruiront même leurs habitations) ! Alors que les Algériens ont construit 30% du Paris moderne (entre 1880 et 1962), la ville la plus visitée dans le monde par les touristes et les intellectuels de tous bords, creusé 50% des tunnels de son métro et occupé 70% des galeries des mines de charbon de la France jusqu'en ..1975, notre gouvernement importe des milliers de man'uvres, maçons, conducteurs de ..brouettes et.. trabendistes chinois (faites un tour du côté du marché de Doubaï à El Hamiz, ou visitez Souk El Harrach pour vous apercevoir du « drame algérien » !) et traite, sans honte, les jeunes Algériens de « hittistes » (mot pérogatif que l'un des principaux dirigeants de notre pays, n'a pas eu honte d'utiliser, en direct à la télévision algérienne, à l'encontre de notre jeunesse, pour justifier « l'importation » des conducteurs de brouettes, man'uvres et autres... trabendistes chinois (avec mes excuses pour les 99,90% des Chinois qui sont en train de projeter la Chine à la place de la ..première puissance du monde !) Messieurs les hauts responsables algériens ! Les jeunes Algériens (dans tous les pays du monde, il y a des « hittistes », des marginaux, des drogués, des ivrognes et des paresseux ; mais ils représentent toujours une infirme minorité du peuple) veulent... travailler, travailler, travailler ! Et notre pays n'a pas besoin de .. logements (est-ce que les Tunisiens ou les Marocains construisent des logements sociaux '), de nouvelles villes et » d'importation », de constructeurs de brouettes.. Notre pays a besoin de richesses ; et les richesses ne peuvent se réaliser qu'avec le travail, la sueur et le savoir-faire de ses enfants.(1) Voir El Watan du 31/03/08 p.19(folio).


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