Algérie

Notre mère la terre



Notre mère la terre
Vivre et assurer sa sécurité alimentaire à long terme résulte d'une prospective prioritaire à toute nation pour s'éviter l'étranglement économique qui mène à la faillite générale. Pour des pays du rang de l'Algérie, au-delà de sa richesse énergétique constituée par les hydrocarbures, les axes économiques de toute émergence se tracent sur la carte des vocations en fonction du relief, du climat et de l'étendue du territoire et ses spécificités productives. L'Algérie, dans cette « nomenclature », peut se targuer d'avoir été gâtée par la nature avec un Sud débordant d'énergies variées (pétrole, gaz, or, diamant, tourisme), de hauts plateaux où tout pousse et d'une bande côtière à offres multiples et pérennes (pêche, tourisme, transports...). C'est relever, aujourd'hui et rester toujours vigilant et même à l'affût, que la notion de sécurité alimentaire revient comme une priorité de préoccupation politico-économique de l'Algérie qui a trop compté sur Hassi Messaoud et Tiguentourine « oubliant » que l'avenir économique est dans la vocation ancestrale du pays : l'agriculture et son vaste champ des « dérivés ». Et c'est justement dans ce segment au « ralenti » que l'Algérie consomme trop de devises dans l'importation des produits (blé, semoule, farine, lait, fruits...), alors que le pays peut réduire cette facturation en se redéployant sérieusement dans l'investissement agropastorale dans une conjoncture (actuelle et dans un proche avenir) régionale et même mondiale des plus tendues. Ce défi est primordial pour l'Algérie du prochain mandat présidentiel. Le mandat de l'émergence ou celui de l'immersion qu'aucun Algérien ne souhaiterait vivre. Car, l'indépendance territoriale d'un pays n'a de sens que si elle est traduite dans l'autosuffisance alimentaire à très long terme même si tout développement ne peut résulter de l'isolationnisme. Il faudra savoir rester pragmatique dans le bouleversement qu'impose la mondialisation ou la globalisation. Dans certains pays, pourtant des plus développés, l'artisanat, dans ses divers créneaux, rapporte 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires et crée près d'un million de postes de travail. La protection des ressources premières, émanant des filières locales, sont les premières garanties de support à la machinisation des grands ensembles productifs de biens et de richesse qu'on ne recense que dans les vocations internes d'un pays. Il faut savoir corriger les déperditions dans tous les secteurs même s'il faut un réel assainissement pour ne pas dire nettoyer les écuries d'Augias comme constaté ces derniers temps au niveau de certains ministères (Santé, Enseignement...) et depuis hier avec cette décision de recadrer la donne agricole, particulièrement la filière lait où la pagaille a régné ces derniers temps. Personne n'a le droit de détourner des produits de base pour en produire des « dérivés » qui gonflent les plus-values des patrons cupides au détriment du consommateur et de la subvention que le Trésor public supporte. L'import-import a causé des ravages à l'économie du pays. Le temps du produit « exotique » n'a plus sa raison d'âtre. A quelques encablures de la campagne électorale, le thème de l'économie « vocationnelle » fonctionnera à très belle allure. Seule la terre est nourricière, d'où le titre « notre mère la terre », un mélodrame célèbre qui a fait le tour des salles de cinéma de l'Algérie et occupé, des années durant, l'écran « noir et blanc » de notre Télé des seventies.




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