Algérie

"Notre information statistique est dispersée" BACHIR MESSAITFA, SECRETAIRE D'ETAT, À L'EXPRESSION




Dans cet entretien, le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa, aborde «la problématique de la pluralité des centres de production de l'information» et «le problème de l'information statistique en Algérie».
L'Expression: Monsieur le Ministre, vous avez dernièrement fait part de la volonté du gouvernement d'instituer des directions territoriales des statistiquess. Où en est-on avec ce projet'
Bachir Messaitfa: Le projet est en voie de lancement et nous oeuvrons présentement à compléter le volet législatif au vu de l'écho favorable qui nous parvient des autorités locales dans plusieurs wilayas. En effet, vu la difficulté d'un suivi statistique à partir des structures centrales, le développement local et l'équilibre territorial requièrent des instruments statistiques plus proches des régions, notamment celles de l'intérieur. Il s'agit de la construction du système national d'information statistique dans ses deux volets économique et social, c'est un système complémentaire qui mènera le pays de la situation de dispersion des statistiques vers la ville statistique qui comprend des entrées qui aideront tous les opérateurs activant dans les domaines économique et social, interne et externe et aux niveaux central et local, à prendre des décisions plus pertinentes en ce qui concerne l'information statistique.
Ne pensez-vous pas que le transfert de la gestion de l'Office national des statistiques de votre ministère à celui des Finances gêne quelque peu une entité qui oeuvre à l'exploration de l'avenir du pays'
Non, jamais, notre secteur ministériel jouit toujours des prérogatives inhérentes à l'organisation des statistiques par l'intermédiaire de la direction des statistiques et de la base des données à laquelle sont rattachées quatre sous-directions. Elles sont chargées de missions bien déterminées, en l'occurrence: la participation à l'élaboration d'un système national des statistiques, la mise en activité d'une base de données à caractère référentiel, la promotion de l'utilisation des technologies de la communication et de l'information, l'unification des normes de production de l'information statistique dans ses volets économique et social. L'Office national des statistiques est toujours sous tutelle du gouvernement et son transfert d'un secteur à un autre ne retarde en rien notre projet pour le développement de l'opération statistique dans notre pays, du fait que tous les secteurs se partagent ce projet qui constitue un des axes du plan de travail du gouvernement pour la réalisation du programme du président de la République.
Les Algériens ne font pas confiance aux chiffres et autres statistiques économiques officiels. A quoi cela est-il dû selon vous'
Cela est dû à la pluralité des centres de production de l'information, qui embrouille l'authenticité du chiffre et donne l'impression que l'information est soumise à un important facteur de dispersion, si on ajoute à tout cela les chiffres présentés par les centrales étrangères et les comptes-rendus internationaux, nous pouvons comprendre l'opinion du citoyen. Pour dépasser cette problématique, nous oeuvrons au lancement d'un nouveau procédé national de statistiques qui emmagasine des identifiants unifiés des agents économiques et sociaux et met en relief une méthode référentielle dans les statistiques, avec un contenu fiable qui met en valeur et reflète une image complète de la réalité économique et sociale, statistiquement parlant.
Quel est le problème de l'information statistique en Algérie'
Le problème de l'information statistique en Algérie a pour cause la diversité des centres de production des statistiques, la pluralité des identifiants, le niveau de qualification des intervenants dans l'opération statistique, l'inexistence d'une ville statistique d'emmagasinage ordonné et rapide des données statistiques. Toutes ces situations peuvent être dépassées par un travail méthodique et scientifique auquel nous espérons parvenir à l'horizon de l'année en cours.
Vous avez parlé de la nécessité de réactiver le Conseil national des statistiques et du renouvellement de ses membres, pourquoi'
Cela est dû à la rationalité statistique dont jouissent des cadres algériens qui ont exercé dans ce secteur depuis l'indépendance, en plus des cadres qui ont travaillé dans la politique de planification. Le conseil nous intéresse pour le traçage de politiques plus pertinentes dans le cadre des statistiques et l'orientation du débat national et sectoriel dans le sens du renforcement du système des statistiques dans notre pays.
Comment percevez-vous l'avenir énergétique dans notre pays, et quels sont les risques liés à l'exploitation du gaz de schiste'
Nous avons lancé un atelier de réflexion, d'études et de recherches ayant pour objet la «sécurité énergétique» du pays qui va au-delà du gaz de schiste comme produit de remplacement des hydrocarbures et le type de consommation de l'énergie par les citoyens et les entreprises, dans le but de nous mettre au diapason du développement mondial dans le domaine de la production et la consommation de l'énergie. Cela concerne également le bien-fondé de l'investissement, l'orientation des cours mondiaux de l'énergie à l'avenir, ainsi que le comportement des marchés. Présentement, il est trop tôt pour exposer une vision prospective précise à ce sujet, l'occasion se présentera peut-être quand nous soumettrons le résultat du travail de l'atelier à un débat spécialisé au courant de cette année, incha Allah.
Vous avez déjà confirmé que la zakat dispensera les citoyens du paiement des impôts, peut-on en savoir plus'
On peut considérer «La Commission nationale de la zakat» comme mécanisme financier pour l'utilisation des fonds de la zakat au profit des projets de production de biens et de services; ceci fait partie de la batterie de solutions économiques et sociales initiées pour l'accompagnement des habitants à faibles revenus et les pauvres, et pour combattre la pauvreté en tant que phénomène mondial qui prend de l'ampleur. Eu égard au flux considérable des fonds, la mesure ne sort pas du cadre institutionnel et législatif, à la lumière de ce qui est déterminé par la charia islamique en normes d'investissement et de distribution. La zakat est un important mécanisme financier dans la majoration de la dépense publique et le développement de l'opération d'attribution des ressources, parce qu'à travers son organisation économiquement comme flux de capitaux, nous avons pu lancer un patrimoine nouveau en direction du système fiscal de l'Etat, et le secteur de l'emploi a fourni un effort considérable dans le cadre de la politique nationale de l'emploi.


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