« Notre but est de faire de la Bourse d'Alger l'une des plus importantes places en Méditerranée »

Dans cet entretien, le directeur général de la Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, a évoqué les obstacles qui freinent le développement de ce marché financier et les perspectives pour 2015.La formation, le marché informel, la méconnaissance de la Bourse,... sont autant d'obstacles qui ralentissent le développement de ce marché financier. Qu'envisage la Bourse d'Alger pour surmonter ces difficultés et prendre son élan 'Il faut savoir tout d'abord que nous ne pouvons pas imaginer un marché financier composé uniquement de sociétés cotées. Dans un marché, la présence des investisseurs est primordiale. Or, nous avons constaté que la Bourse n'est pas visible, n'est pas perceptible, n'est pas présente ni dans les médias ni au niveau des entreprises et des investisseurs. Nous avons donc mis en place un plan de communication, qui est l'un des axes de notre plan de réforme. Notre but est de faire de la Bourse d'Alger l'une des plus importantes places boursières africaines et dans la Méditerranée, et ce n'est pas impossible. Notre plan de communication a visé les entreprises et les investisseurs et a été concrétisé par la création, à partir de 2013, de regroupements régionaux pour les entreprises et par la création, en 2012, d'un compartiment du marché de la PME. Notre travail est axé surtout sur la PME car pour ce qui est des entreprises publiques, la décision de les introduire en Bourse dépend du conseil de participation de l'Etat. L'Etat a, d'ailleurs, fait le premier pas pour le lancement de la Bourse, comme cela se passe dans le monde entier, et ce, en émettant des capitaux publics. La Bourse a démarré et nous attendons avec impatience l'introduction d'autres entreprises, telles que Mobilis, Cosider, CPA à partir de 2015, pour alimenter encore plus notre marché financier.Votre plan de communication a-t-il généré les résultats escomptés 'Parallèlement aux efforts de l'Etat, nous avons continué à sensibiliser les entreprises car elles ne connaissaient rien à la Bourse. Elles ne connaissent que le financement classique via les banques. Nous essayons de leur faire savoir que la Bourse n'est pas un conccurent financier, mais un acteur complémentaire. Grâce à notre plan de communication, nous sentons que la Bourse est aujourd'hui plus visible. Nous recevons d'ailleurs des chefs d'entreprise pour de plus amples informations. Nous allons poursuivre nos efforts pour faire comprendre à nos entreprises, aux PME surtout, que la Bourse n'est pas qu'un mode de financement mais contribue à la pérennité de l'entreprise. Surtout celles qui ont des potentialités et activent dans des secteurs porteurs, tels les TIC et l'industrie. Un autre plan de communication sera lancé l'année prochaine pour dire aussi aux entreprises, qu'entrer en Bourse, c'est un atout pour celles qui ambitionnent de s'ouvrir au marché mondial. La Bourse donne de la visibilité à l'entreprise, de la transparence, c'est ce qui est demandé dans le marché extérieur. Que sa valeur soit affichée.L'introduction en Bourse exige beaucoup de frais que la PME ne pourra peut-être pas supporter...Il est exigé de la PME, pour qu'elle soit cotée, de mettre seulement 10% de son capital en Bourse. Cela ne va pas lui faire perdre le contrôle, comme on le croit. Pour ce qui est des frais d'introduction et d'évaluation, nous avons pensé, avec l'autorité de marché, de mettre nos fonds à la disposition des PME pour couvrir une partie de leurs frais. Ce sont des fonds qui existent déjà pour accompagner nos activités et nous sommes disposés à en faire profiter les PME, pour les encourager à s'introduire dans notre marché financier.Qu'est-ce qui est envisagé pour la formation des fonctionnaires ou futurs fonctionnaires de la Bourse, d'autant plus qu'un diplôme de boursier n'existe pas dans notre pays 'Nous lançons des formations pour les journalistes qui sont nos partenaires. Nous avons aussi un programme de formation pour les professionnels car, pour activer, il faut une certification. Ces formations donc sont destinées à obtenir des certifications pour pouvoir exercer dans la Bourse. Nous avons créé un pont avec l'université et les instituts en leur proposant d'introduire des masters et des diplômes pour le marché financier car cela n'existe pas, en effet, dans notre pays. Or, pour que la Bourse prenne son élan, il faut des professionnels.