Algérie

«Notre alliance est éternelle» Barack Obama montre patte blanche à Netanyahu



Quand un président américain se déplace en Israël, ses gestes et ses mots sont soigneusement pesés et soupesés.
Les dirigeants de l'Etat hébreu et les Israéliens en général s'impatientent juste de découvrir la tonalité de la «déclaration d'amour» de l'Oncle Sam. Barack Obama, qui est arrivé hier à Tel-Aviv, n'a pas fait exception malgré ses bisbilles avec Benyamin Netanyahu. Le quotidien Haaretz titrait hier son éditorial à propos d'Obama : «Regagner les c'urs des Israéliens». La réponse du président américain est d'une précision chirurgicale : «Notre alliance est éternelle !», a-t-il lancé dans une brève allocution sur le tarmac de l'aéroport Ben Gourion, devant le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, et le président Shimon Peres, tout sourire.
En plein dans le mille ! Sur sa lancée et comme pour marquer son camp et lever toute équivoque quant à sa supposée antipathie pour Israël, Barack Obama n'a pas tardé à montrer patte blanche : «Les Etats-Unis sont fiers d'être le plus fort allié d'Israël.» Oubliée la fameuse claque de 2011 quand Netanyahu déclina avec véhémence, devant les caméras des télévisions, à la Maison-Blanche, la proposition d'Obama de créer un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967. Hier, le ton était aux doux mots, voire à l'allégeance. Le président américain a tout juste déclaré vaguement que «la paix doit arriver en Terre sainte» et que «nous ne perdrons jamais de vue la paix entre Israël et ses voisins».
Mais il n'a pas précisé de quelle paix il parlait. Un propos qui ne pouvait que ravir le Premier ministre israélien qui l'a remercié de «défendre sans équivoque le droit d'Israël à exister (...) et pour avoir courageusement défendu ce droit devant les Nations unies».
Pèlerinage initiatique
De «droit», il s'agit en fait de l'opposition, vaine, en septembre 2012, du président Obama à l'accession de la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU. Ce jour-là, le locataire de la Maison-Blanche fut obligé de défendre exactement le contraire de ce qu'il proposait une année auparavant' Netanyahu a donc bien apprécié, hier, ce retour d'Obama à de meilleurs sentiments (au propre et au figuré) à l'égard d'Israël.
«Dans un Moyen-Orient instable et incertain, la nécessité de notre alliance est plus importante que jamais. C'est la clé pour parvenir à la paix stable et sûre à laquelle le peuple d'Israël aspire», a-t-il commenté. Le président Shimon Peres n'a pas manqué, lui aussi, de saluer le «soutien inébranlable» de M. Obama à Israël. Fortement attendue et commentée, du fait de ses relations pour le moins tendues avec Netanyahu, l'arrivée du président américain en Israël a dû finalement être un grand moment de plaisir.
Il ne lui restait plus qu'à accomplir son pèlerinage initiatique dans les lieux «culte» d'Israël pour donner un peu de «spiritualité» à son voyage et aiguiser sa sympathie pour le «péché originel». Précisément, Obama se rendra aujourd'hui au Musée national d'Israël et se recueillera demain sur les tombes du fondateur du sionisme, Theodor Herzl, et du Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin, avant d'aller au mémorial de l'Holocauste de Yad Vashem. Tout un symbole.
Vérité en deçà du mur'
Quant aux Palestiniens, le président américain se contentera d'un petit crochet aujourd'hui à Ramallah pour rencontrer Mahmoud Abbas. Il le reverra demain à la basilique de la Nativité, à Bethléem, pour faire le guide' Un agenda famélique attendu puisque Barack Obama avait précisé qu'il allait venir pour «écouter» et non pas pour «lancer d'initiative de paix». Mais de l'autre côté du mur de séparation, le président américain prononcera, aujourd'hui, un discours au centre international des Congrès de Jérusalem, devant des centaines de jeunes, destiné aux Israéliens. Ce sera une sorte de réplique à celui prononcé à l'université du Caire à l'intention du Monde arabe et musulman. Un discours qui avait choqué en son temps en Israël. Et le président Obama tient particulièrement à lever le malentendu. Quant aux dirigeants palestiniens qui attendent de lui des «décisions fermes et courageuses», ils ont été bien «servis» hier.


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