Algérie

Notes de lecture




- Les irradiés de Béryl

Tous les essais nucléaires peuvent être considérés comme des accidents, si on se place du point de vue de leurs conséquences et de la quantité d’éléments radioactifs ainsi libérés dans l’atmosphère… Mais parmi les 17 essais réalisés par la France dans le Sahara algérien, celui du 1er mai 1962 est la «mère» de tous les accidents ! Deux ministres étaient présents ce jour-là. Rien ne se passe comme prévu. La montagne se fissure face à la puissance dégagée, la radioactivité s’échappe. C’est la panique.Plusieurs milliers de personnes ont reçu de fortes doses radioactives, voire mortelles pour certains. Scientifique du contingent, le témoignage de Louis Bulidon — complété notamment par les apports de Raymond Sené — constitue une pièce importante dans le procès en responsabilité conduit par les victimes à l’encontre de l’armée.
Editions Thaddée, 2011, 172 pages, 20 euros

- Les cobayes de l’apocalypse nucléaire

«La démesure du risque nucléaire et la plus-value de pouvoir que procure une bombe atomique provoquent l’inconscience de ses promoteurs qui  ‘‘probabilisent le risque d’accident’’», explique Jean-Philippe Desbordes. C’est pourquoi, tant les militaires que les dirigeants accepteraient d’exposer les personnels et les populations riveraines, tout en essayant de contrôler l’information sur la réalité de l’ampleur des contaminations… La prise de parole des «vétérans de l’apocalypse» dérange leur discours bien rodé. A partir de témoignages et divers documents, cet ouvrage retrace les conditions dans lesquelles se sont déroulés les essais et le «prix humain» qu’ont eu à payer les vétérans, leurs familles et les populations environnantes. Editions L’Express, 2011, 272 pages, 18 euros

- La bombe et les hommes

Physicienne reconvertie dans l’écriture, Aleksandra Kroh raconte l’histoire de ces hommes qui ont conçu la bombe depuis le début de l’aventure atomique jusqu’à aujourd’hui, n’oubliant pas tous ceux qui en ont souffert dans leur chair, toutes les victimes des explosions nucléaires, qu’elle soient japonaises, chinoises, habitants du Kazakstan, polynésiennes ou nomades du Sahara… Une mise en perspective— historique et internationale — éclairante sur « ces hommes qui occultèrent les méfaits de la bombe, avant de les reconnaître du bout des lèvres et de songer à les réparer ».
Un oubli surprenant : alors qu’il est fait référence au Pakistan, à l’Inde ou à la Corée du Nord, pour lesquels l’auteure déplore le manque d’informations, Israël n’est pas cité une seule fois…
Editions Belin, collection Pour la science, 2011, 176 pages, 18 euros
* Patrice Bouveret est membre fondateur et directeur de l’Observatoire
des armements (CDPRC), responsable des publications .
 


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