La capitale malienne grouille de motocycles. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes slaloment entre les voitures pour aller plus vite. Mais la ville suffoque sous le poids des embouteillages.La chaleur et l'humidité coupent le souffle dès la descente d'avion à l'aéroport international Le président Modibu Keita Senou. Ceci même s'il est 18h passées. C'était le mercredi dernier, le 1er juin, un mois où l'été commence en général à prendre ses aises. Mais à Bamako, on dit que la saison des pluies arrive. Sans la moindre fraîcheur. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a été reçu à son arrivée par le ministre malien de l'Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, Boualem Chbihi, ainsi que son homologue à Alger, Nainy Touré. Mercredi soir, Gao a vécu, encore une fois, les affres d'un autre attentat terroriste. Plusieurs représentants de la mission onusienne ont été assassinés. Les rues et avenues de la capitale grouillent de motos et de véhicules. C'est un mouvement infernal. Le bruit de tous ces moteurs crève les tympans et gâche le plaisir d'apprécier la forte végétation pourtant très verte qui côtoie pratiquement l'ensemble des quartiers. Le déplacement, jeudi, de Nouredine Bedoui au bâtiment qui abrite la primature (Premier ministère) pour être reçu par Modibo Keita, nous permet de voir que les Maliens ont eu l'idée ingénieuse de regrouper l'ensemble des ministères dans une seule cité administrative située dans le quartier du fleuve Niger.L'ambassade de France, une caserne«Cela nous facilite les déplacements auprès de ces services», nous dit Ibrahim Traoré. Beaucoup de grandes bâtisses sont érigées au milieu de cette immense capitale. «Kadhafi nous a beaucoup aidés pour construire tout ça», nous dit-il encore. Ibrahim a été formé pour être en principe enseignant de langue arabe, mais il est chauffeur de son état. «L'enseignement de la langue arabe ne rapporte rien au Mali, on est considéré moins que rien», dit-il avec amertume. Enseigner la langue française au Mali rapporte, selon lui, «beaucoup mieux». A propos, située aussi dans le quartier du fleuve, l'ambassade de France à Bamako ressemble à une véritable caserne entourée qu'elle est de fils barbelés et de militaires. L'administration malienne utilise le français comme langue officielle de travail. «Sinon, on parle le bambara qui ne s'écrit pas», nous dit Ibrahim Traoré qui n'a pas de liens familiaux directs avec l'ancien président Moussa Traoré. «Nous sommes tous issus des mêmes tribus, les Traoré, les Touré, les Coulanbaly, les Keita…, on a tous les mêmes origines», explique notre interlocuteur.Le Mali a près de 18 millions d'habitants dont près de 6 à Bamako. Il partage avec l'Algérie des frontières longues de 1.376 km. «C'est une longue histoire entre l'Algérie et le Mali qui ne finira pas de sitôt parce que c'est une histoire de c?ur», a lancé un haut fonctionnaire du MAE malien à l'ouverture de la 12e session du CBF. Il fera l'éloge de l'Algérie pour «les efforts diplomatiques qu'elle déploie pour un dialogue malien inclusif». Comment, dit-il, «ne pas remercier cette hauteur de la solidarité et cette présence sur la scène internationale et africaine de l'Algérie pour faire aboutir l'accord de paix et de réconciliation nationale '»Sons africains et moiteur du climatLe MICL avait déclaré à l'ouverture des travaux du CBF que «la tenue de cette session traduit l'engagement indéfectible de mon pays à aller de l'avant avec le peuple frère du Mali, pour l'aider à dépasser cette phase difficile, à relever les défis de la lutte contre les différentes menaces complexes et multiformes auxquelles font face nos deux Etats et à renouer avec le développement économique et social, garant de la paix et de la sécurité». Bedoui fait savoir en même temps que «les groupes terroristes et les organisations criminelles de tout bord profitent de l'absence des institutions et de la porosité des frontières et exploitent le désarroi des populations pour les rendre vulnérables et sensibles à des idéologies extrêmes». Tout est dit à travers ces propos. Si l'Algérie a, comme souligné par le wali de Tamanrasset, mis le paquet pour sécuriser ses frontières, ce n'est pas le cas du Mali dont les autorités ne semblent pas trop s'investir auprès de leurs populations des régions du Nord. Le manque de moyens matériels et de structures a, comme noté, empêché même des autorités locales de s'installer dans leur gouvernorat. La situation n'est pas simple. Ceci même si du côté algérien, Bedoui veut que l'on pense «à relancer l'organisation de foires et expositions régionales au sud de l'Algérie et au nord du Mali, et à encourager les opérateurs économiques à y participer, à créer des PME artisanales et à initier des programmes d'échanges culturels et sportifs annuels entre les populations frontalières. «Sans la sécurité, rien ne peut se faire», a affirmé à maintes reprises le MICL.La délégation algérienne a eu droit mercredi dernier à un dîner sous les agréables sons et danses africains de l'orchestre national du Mali. Des voix féminines et masculines magnifiques ont chanté l'Afrique. Elles ont surtout chanté l'Algérie et le Mali dans une ambiance de fête où la moiteur du climat a pesé lourdement sur les invités du restaurant du parc de Bamako dont les visages étaient inondés de sueur jusqu'à une heure tardive de la soirée.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com