Algérie

Note de lecture, «La fatwa», de Mustapha Bouchareb : Histoire d’une jeune saoudienne rebelle



Note de lecture, «La fatwa», de Mustapha Bouchareb : Histoire d’une jeune saoudienne rebelle
«La Fatwa» de Mustapha Bouchareb est un roman paru aux éditions Chihab en août 2017.

«La Fatwa» de Mustapha Bouchareb est un roman paru aux éditions Chihab en août 2017. Cette œuvre de 340 pages raconte l’histoire d’un amour impossible entre Zakariyyah Bodia, un algérien, et une jeune journaliste saoudienne, Anouf Anbary. Les faits de cette histoire se déroulent avec pour toile de fond, la vie dans la société saoudienne de Riyad, et les principes rigoristes qui y prévalent. Toute la trame de l’histoire se concentre dans cet amour impossible entre un algérien originaire du Mzab, un informaticien au nom de Zakariyyah Bodia qui a quitté l’Algérie pour des raisons professionnelles, et se retrouve à Riyad pour travailler dans une grande société, et une saoudienne de haut rang. En effet, par le biais du chef du personnel, il va donner des cours à Anouf Anbary, une jeune journaliste saoudienne qui se trouve être la fille du patron de la société. Un fort sentiment unit les deux jeunes. Un sentiment cependant impossible car les deux personnes sont d’origines différentes, de rites religieux différents… A travers ce roman de 340 pages, l’écrivain engage le lecteur sur le terrain du sacré et qu’il et le met en face de la question de l’avis des religieux sur une question en mesure de faire jurisprudence. La plume de l’auteur nous transporte loin de l’Algérie pour nous faire atterrir en Arabie Saoudite, où il a longtemps vécu et enseigné. Un pays aux lois très rigoristes et rigoureuses, mais où l’on peut découvrir des singularités qui essayent de faire changer les choses dans le sens d’une modernité salvatrice. Cette volonté encore balbutiante se heurte à la pesanteur des traditions et des intérêts qui trouvent leur compte dans ce statu quo. C’est dans la ville de Riyad, la capitale du royaume wahhabite, que vit la jeune Anouf. Cette universitaire est issue d’une famille très riche rattachée aux féodalités locales et dont le père, M. Loway, est un entrepreneur très en vue. Ce père, malgré la règle très stricte de séparation des sexes dans l’espace public, n’hésite pas à initier sa fille au suivi des grands chantiers dont il a la charge. Ces incursions dans le monde de la construction ont évidemment accompagné chez l’étudiante sa forte vocation pour l’architecture. Il y a lieu de noter que Bouchareb a choisi, pour héroïne, une jeune journaliste saoudienne, en rupture de ban, pour lancer un défi aux conservateurs de tout poil. Prise en flagrant délit en train de conduire une voiture à Ryadh, transgressant ainsi une loi non écrite que l’actuel prince héritier vient, du reste, d’abroger, la jeune femme, une révolutionnaire s’il en est, aura à séjourner, à son corps défendant, en prison. Enfin, l'histoire se complique davantage lorsqu’un jeune mozabite, bien de chez nous, un informaticien qui a dû quitter l’Algérie pendant la décennie noire, est désigné alors par le chef du personnel de l’entreprise qui l’emploie pour donner des cours à la jeune journaliste qui se trouve, par ailleurs, être la fille du patron de la société. Dès lors se noue une histoire d’amour entre ces deux êtres que tout sépare. Un amour impossible soit un lieu commun dans la culture arabo-musulmane et même au-delà.



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