Algérie - Indices et chiffres économiques

Note de conjoncture Le déficit budgétaire atteint un niveau préoccupant



Note de conjoncture                                    Le déficit budgétaire atteint un niveau préoccupant
Au cours du 1er trimestre 2012, la situation des finances publiques fait ressortir un déficit budgétaire de 547,3 milliards de dinars contre un excédent de 54,5 milliards de dinars au 1er trimestre 2011.
La situation des finances publiques se situe à des niveaux préoccupants sous l'effet, notamment, de l'expansion des dépenses courantes de fonctionnement qui ont enregistré une forte hausse (+59,2% au 1er trimestre 2012 comparativement au 1er trimestre 2011), réduisant substantiellement leur couverture par les seules recettes non pétrolières.
C'est du moins ce que relève une note de conjoncture publiée par le ministère de la Prospective et des Statistiques (MPS). Le document indique que les recettes non pétrolières ne couvrent que 37% des dépenses de fonctionnement contre 51% et 55% respectivement aux premiers trimestres 2011 et 2010. Au cours du 1er trimestre 2012, la situation des finances publiques fait ressortir un déficit budgétaire de 547,3 milliards de dinars contre un excédent de 54,5 milliards de dinars au 1er trimestre 2011. 'Au 1er trimestre 2012, ce déficit représente près de 4% du PIB de 2011 et suscite de fortes inquiétudes dans un contexte d'incertitudes pesant sur les prix des hydrocarbures et du fait de l'accélération de la croissance dans les dépenses de fonctionnement et d'équipement", précise le ministre de la Prospective et des Statistiques. Hors fiscalité pétrolière, l'aggravation du déficit budgétaire est encore plus préoccupante, la fiscalité ordinaire ayant progressivement perdu sa capacité à couvrir les dépenses courantes. La note de conjoncture du premier trimestre 2012 fait ressortir un accroissement de la fiscalité pétrolière recouvrée de 15,1%. Son niveau passe de 851,4 milliards de dinars au premier trimestre 2011 à 980,4 milliards de dinars à la même période de 2012.
L'IRG/salaires a augmenté de 102,3%, soit un montant recouvré de 147,6 milliards de dinars. Cet accroissement est imputable principalement à l'accroissement des salaires en 2011 dans la fonction publique et l'accroissement des effectifs. Les produits de douanes ont connu une hausse de près 40%. Ils sont passés de 50,4 milliards de dinars au 1er trimestre 2011 à 70,3 milliards de dinars à la même période de 2012. Une augmentation de 21,5% des taxes sur les importations a été relevée, avec un montant recouvré de 84,4 milliards de dinars. Parallèlement, le document signale une baisse enregistrée au niveau des autres recettes ordinaires de 59,2%, leur niveau passe de 44,1 milliards de dinars au premier trimestre 2011 à 18 milliards de dinars au premier trimestre 2012. 'Baisse probablement due au rythme d'encaissement de ce type de recettes", explique-t-on. Durant la même période, les dépenses budgétaires sont caractérisées par un trend haussier enregistré depuis ces dernières années. 'Ce trend est la conséquence, d'une part, de l'augmentation des charges récurrentes liées à la gestion du patrimoine public existant et nouveau et d'autre part à la hausse du poste ''rémunérations'' suite à la mise en 'uvre des régimes indemnitaires et des statuts particuliers", explique le MPS. L'impact financier des mesures prises dans le cadre de la revalorisation des retraites et de la révision du régime indemnitaire a fait évoluer à la hausse les dépenses courantes de fonctionnement de près de 60% au premier trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2011. Les dépenses du personnel ont augmenté de 52,8% du fait de l'application des régimes indemnitaires et des statuts particuliers publiés en 2010.
Elles absorbent 40,5% des dépenses de fonctionnement. Une hausse importante de 83,7% a été enregistrée au niveau des subventions aux hôpitaux qui sont passées de 49 milliards de dinars à 90 milliards de dinars au 1er trimestre 2012.
Tandis que les subventions aux EPA ont connu une légère hausse de 38%. Les dépenses d'équipements ont enregistré une progression de 79,2% au premier trimestre 2012 par rapport à la même période de l'année 2011. Ces dépenses ont réalisé près du tiers (25,2%) des crédits attribués par la loi de finances complémentaire 2012. Elles contrastent avec la baisse dans les dépenses d'investissement de l'année 2011. Les augmentations sont particulièrement importantes dans le secteur de l'habitat, l'agriculture et les dépenses en capital, les autres secteurs sont caractérisés par une baisse.
M. R.


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