Algérie

Notation financière : Dagong attribue un BBB- à l'Algérie



Ladite agence vient d'annoncer, sur son site web, qu'elle avait accordé la note de BBB- à  la note de crédit souverain en monnaies locale et étrangère de l'Algérie, avec une perspective stable. A première vue, il s'agit d'une notation non sollicitée par l'Algérie, mais qui peut, selon les experts (lire l'interview de Liès Kerrar), permettre aux entreprises locales d'envisager une levée des fonds sur le marché international. D'après les conclusions auxquelles sont parvenus les experts de l'agence de notation chinoise, la note BBB- traduit une solvabilité de l'Algérie, dont «la situation politique reste stable», la structure économique dominée par les exportations de pétrole et de gaz naturel, une épargne en devises étrangères «relativement forte». Contrairement aux agences traditionnellement sollicitées, Fitch, Moody's et Standard & Poors en l'occurrence, Dadong tente tant bien que mal de s'imposer en s'investissant dans la notation non sollicitée. Cependant, la pertinence de la notation est susceptible d'être remise en cause, vue qu'elle s'appuie sur la base de l'information publique disponible. Pour le cas Algérie, bien que les experts de Dagong ne se soient pas livrés à  des casse-tête chinois pour accéder à  l'information financière publique, ils n'ont pas manqué, tout de même, de sonner le tocsin quant à  la vulnérabilité de l'équilibre budgétaire du pays. Les observations de Dagong rappellent un «niveau de croissance (3% en moyenne) relativement faible» par rapport aux ressources injectées dans l'économie, «des importations en hausse susceptibles de conduire à  une forte pression inflationniste, ce qui lézarde la stabilité sociale et l'équilibre budgétaire», notent les experts de Dagong. Ces derniers font remarquer aussi que le système financier algérien est «relativement fermé», dominé par les banques publiques, un secteur public qui se taille la part du lion des crédits bancaires, hausse des créances non performantes suite aux injonctions de l'administration, un faible soutien du système financier pour l'économie réelle etc. Le ratio d'endettement du gouvernement algérien, à  tous les niveaux, devrait selon Dagong augmenter régulièrement pour atteindre environ 35% en 2013, contre 25,7% en 2010. Si les opinions de l'agence Dagong sont souvent décriées par les Occidentaux, il apparaît, néanmoins, que certaines observations au sujet du cas Algérie sont d'une pertinence avérée.  


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