Algérie

«Nos hôpitaux sont malades de leur gestion»



Usant d'un langage franc et direct, le professeur en cardiologie, chef de service cardiologie à l'hôpital Nefissa Hamoud, Djamel Eddine Nibouche, dénonce la mauvaise gestion qui mine encore les hôpitaux publics en Algérie. Il pointe du doigt la gabegie qui frappe encore les structures hospitalières du pays. «Des appareils médicaux neufs croupissent depuis quatorze ans dans les cartons, des équipements sont en panne ce qui contraint nos patients à s'adresser à des structures privées, à leurs frais, pour compenser ces lacunes dont ils ne sont pas responsables.» Dénonce-t-il, en effet, sur les ondes de la Radio nationale Alger Chaîne 3, dans l'émission «L'invité de la rédaction» de Souhila El Hachemi. «Pourquoi les appareils ne tombent jamais en panne dans le privé'»,s'interroge-t-il de plus belle tout en estimant qu'une zone franche, une zone sous douane, devrait exister et permettre aux hôpitaux de s'approvisionner en pièces de rechange et autres équipements nécessaires à leur fonctionnement.Loin de déprécier le secteur public, le professeur Nibouche précise, au contraire: «Point de salut pour le secteur privé sans un secteur public fort et formateur.». Le professeur Nibouche recommande, d'ailleurs, une étroite collaboration scientifique entre les praticiens étrangers et algériens, notamment lorsque l'Algérie fait appel aux chirurgiens étrangers pour les interventions de pointe; ce qui permettra d'assurer la continuité du projet d'enseignement de la spécialité et du transfert du savoir et de la technologie, indique-t-il, regrettant que des pathologies justifient encore d'un transfert à l'étranger. Selon le pofesseurr. Nibouche, la réforme hospitalière demeure un objectif à atteindre...Alors qu'il plaide pour un système de santé national performant, il souligne l'importance de préserver le caractère «social» de la santé en Algérie. «Nous avons vaincu bien des maladies grâce à notre système de santé», rppelle-t-il. Loin de défendre les thèses libérales, le professeur. Nibouche estime nécessaire de réussir «l'équation public-privé».
Le professeur. Nibouche a toujours appelé à l'instauration d'un plan progressif de prise en charge préventif, thérapeutique et post-thérapeutique de la redoutable maladie qu'est l'infarctus du myocarde. Tout en précisant qu'aucune stratégie ne peut être copiée, il salue, néanmoins, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Abderrahmane Benbouzid qui a lancé la plate-forme numérique du Plan national de prise en charge des syndromes coronaires aigus.
Le ministre a eu à révéler que plusieurs actions seront menées dans le cadre de ce Plan national, tel que la création de réseaux de soins régionaux institutionnalisés, désignation d'un médecin généraliste aux urgences médicales des structures dites primaires de douleur thoracique, création de centres de référence régionaux en cardiologie comme leaders responsables. Il s'agira également de renforcer le travail en réseau entre les structures primaires et les centres cardiologiques de référence, l'établissement de protocoles adaptés avec des évaluations périodiques et de lancement de campagnes de sensibilisation au profit du grand public et à l'échelle nationale sur la douleur thoracique et les syndromes coronaires aigus.


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