"Nos gouvernants doivent revenir à la raison"

Les choses sérieuses commencent pour Ali BenflisPour l'ancien secrétaire général du FLN, l'Algérie ne va pas au mieux et son présent suscite beaucoup d'inquiétudes et de préoccupations justifiées.«Nos gouvernants, se doivent, aujourd'hui, de revenir à la raison et de se convaincre que la stabilité des systèmes politiques ne peut plus être l'oeuvre de l'autoritarisme, de la menace, de l'intimidation ou du chantage et qu'elle ne peut être désormais que le produit de la légitimité, de la représentativité, de la crédibilité et de la confiance.» Ces propos ont été prononcés par Ali Benflis, dimanche soir, à la clôture du congrès constitutif de son parti, Talaiou El Houriyet (Avant-garde des libertés), à l'hôtel Hilton d'Alger.L'ancien chef de gouvernement et candidat aux présidentielles de 2004 et 2014, pour qui les choses sérieuses commencent après le succès du congrès de son parti, ne rate plus aucune occasion pour dénoncer le système politique.«Nos gouvernants, a-t-il ajouté, doivent aussi revenir à la raison aujourd'hui et se convaincre que c'est la citoyenneté authentique qui fait les systèmes politiques, qui est la porteuse de la dynamique du progrès des Nations et qu'elle est le ciment de la cohésion des sociétés modernes.»Dans son discours de clôture, il a souligné qu'aucun système politique ne peut se construire sur des bases saines et solides en l'absence de la légitimité démocratique que seul le peuple souverain accorde ou retire selon sa volonté.Il explique que les sociétés modernes sont édifiées par des systèmes politiques légitimes et qu'elles avancent et progressent par l'application de projets politiques assurés d'une adhésion populaire.Ali Benflis décrète «qu'aucun d'entre nous n'est le dépositaire unique du patriotisme; qu'aucun d'entre nous ne détient le monopole de l'amour de l'Algérie; et qu'il n'est permis à personne de prétendre qu'il est le titulaire unique du droit de veiller sur elle ou de se sacrifier pour elle; qu'aucun d'entre nous ne détient seul le règlement de la crise actuelle; et qu'aucun d'entre nous ne peut soutenir qu'il est l'homme providentiel qui a eu en sa possession la recette miracle ou la baguette magique permettant de sauver l'Algérie en un clin d'oeil ou en un tour de main».Selon lui, l'Algérie a besoin des efforts de tous ses enfants pour ouvrir la voie de l'avenir radieux auquel elle aspire et qu'elle mérite.«L'Algérie a également besoin de l'unité de tous ses enfants, de la conjugaison de tous leurs efforts et de leur convergence vers une seule démarche nationale capable de la hisser à ces niveaux élevés de quiétude et de prospérité dignes d'elles», a-t-il souligné. Cela avant de préciser que «l'Algérie a besoin d'un consensus national dans lequel se rejoindraient la volonté, l'effort et l'objectif communs pour la mener sur le chemin de la modernité et du progrès».Pour l'ancien secrétaire général du FLN, l'Algérie ne va pas au mieux et son présent suscite beaucoup d'inquiétudes et de préoccupations justifiées.Il estime qu'«il est dans notre capacité - algériennes et Algériens en un seul rang, en une même détermination, en une volonté unique et en une seule démarche, d'éteindre ces foyers de préoccupation et d'inquiétude les uns après les autres; et pour cela, il nous faudra savoir comment élever cet objectif en une finalité rassembleuse.» M. Benflis soutient que l'espoir est toujours permis de sortir de la situation dans laquelle le pays est engouffré.«Avec un peuple comme le nôtre et sur une terre comme la nôtre, il ne sera jamais possible au désespoir de prendre le pas sur l'espoir, au pessimisme de prévaloir sur l'optimisme et à l'abattement d'exclure de nos coeurs la certitude que c'est de nous et par nous que viendront l'éveil attendu et le ressaisissement prometteur», a-t-il tranché.Il faut dire que le nouveau parti de Benflis est appelé à occuper une place importante dans la scène politique nationale. Il est venu renforcer les rangs de l'opposition.